"Triste comme un film d'Inarritu" devrait entrer dans le vocabulaire. C'est dur, mais c'est beau. Et jamais désespéré. C'est la vie dans ce qu'elle a de plus âpre, mais il ne verse jamais dans la surenchère. Pas de pathétique larmoyant, pas d'émotions téléguidées. Juste un personnage qui se débat, qui trébuche. Qui fait des erreurs et essaie désespérément de les rattraper. Et toujours, de temps en temps, ces moments de respiration, un bonheur simple qui perce, qui redonne des forces.
Tout cela est traduit par un Javier Bardem tellement vrai et sincère qu'il est difficile de ne pas s'abandonner, se laisser happer dans son histoire. Le personnage évolue dans des images de toute beauté, dignes de celles de ses précédent flms, Babel en particulier. Les reflets alliés aux lumières, les jeux de profondeur de champ et de cadrage traduisent cette beauté rude. Elles sont de celles qui restent en tête, elles ne s'éteignent pas avec le projecteur. Sur le chemin de la maison, elles se superposent au décor et le panorama scintillant que l'on observe à travers la vitre du tramway prend un autre sens.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.