Incolore, inodore, sans âme ni talent, cette nouvelle adaptation du roman de même nom fait entrer Black Beauty dans le répertoire Disney sous la forme d’un énième remake dont la seule fonction est de remplir un catalogue tout en surfant sur un public amoureux des chevaux – à juste titre – et soucieux de passer là un bon moment. Tout est fait pour son plaisir et sa protection : finies les aspérités et les rugosités que proposait le film original, finies les envolées lyriques somptueuses d’un Danny Elfman, finies la composition quasi picturale des plans ; à la place, un téléfilm bas de gamme mais doté d’un budget important qui avance en cochant des cases. Le pire étant la façon de traiter le deuil, lourdement partagé entre une jeune fille caricaturale et un cheval à la voix off explicative. Le surlignage des enjeux est constant, comme si le spectateur avait besoin d’être tenu par la main pour bien tout comprendre tout le temps.
Il faut dire stop à la mise en chantier de ces productions stériles qui jamais ne remplaceront les originales, en l’occurrence Black Beauty version 1994, par le seul souvenir de son visionnage, continue de nous émouvoir encore et encore.