Ce second remake du film homonyme de 1974, réalisé cette fois par Sophia Takal et sorti tout récemment, est très mauvais. Effectivement, je ne m'attendais pas à un grand film d'horreur mais je dois avouer que je ne m'attendais pas non plus à un désastre pareil. Nous reprenons la même idée de base que celle des deux premiers films, à savoir une sororité se faisant harcelée au téléphone puis ensuite agressée pendant la période de Noël. Bon voilà, jusque-là tout va bien, nous sommes dans un slasher classique, comme nous le montre d'ailleurs très bien la scène d'introduction. Cette scène d'introduction fait d'ailleurs du bien car ce genre de slashers se font de plus en plus rares au cinéma, je m'étais donc dit que le film était sur la bonne voie ! Mais finalement, plus on avance dans le film, plus ce dernier se ridiculise de plus en plus, il a même réussi à faire pire que le remake de 2006 ! D'ailleurs, l'idée de faire un second remake est déjà assez bancale, on peut tout de suite se dire qu'il n'y a plus d'idées à Hollywood etc. mais j'étais tout de même assez confiant envers celui-ci, les remakes ayant toujours été légion au cinéma d'horreur et permettant pour beaucoup de moderniser un film ou un sous-genre. Enfin bon, toute la première partie du film n'apporte pas grand-chose à l'histoire, le film fait l'apologie du féminisme de façon grotesque. Je ne suis pas contre le féministe ou le fait d'avoir des personnages féminins forts au cinéma, mais de nombreux films, et notamment d'horreur, l'ont fait avant celui-ci mais de façon beaucoup plus subtile et donc beaucoup plus marquante. Ici, à force d'enfoncer le clou (notamment avec tous les combats que mènent Kris contre, je cite, "les hommes blancs hétéros" ou alors avec la chanson chorégraphiée insupportable), cela tombe dans le ridicule et puis surtout, le film n'est absolument pas le sujet à ce genre de débats. Lorsque l'on va voir un slasher, en général, on veut voir de l'action, pas un débat sur les rapports de genre. De ce fait, tout le reste du film va dans ce sens et nous avons donc évidemment une fin dénuée de sens, complètement ridicule et absurde. Nous aurions pu avoir une fin allant dans un sens féministe bien-sûr mais pas apportée de façon aussi grossière, là nous avons même presque l'effet inverse qui est produit, c'est-à-dire que cela en devient tellement ridicule que ça en décrédibilise complètement la cause. En dehors de cela, le scénario est bidon, tout simplement. Le film n'a pas su
rester dans le genre du slasher mais est allé piocher dans du fantastique à deux ronds
, ce qui enfonce encore plus le film dans le ridicule, à se demander quelques fois si nous ne sommes pas dans une comédie horrifique ou dans une parodie. Le rythme est également très mal géré et les meurtres sont très mauvais, d'une part, on n'en voit que très peu et ces derniers ne nous sont de toute façon pas vraiment montrés dans l'intégralité. En ce qui concerne les acteurs, ou plutôt actrices pour continuer dans le sens progressiste du film, ne jouent pas trop mal, mis à part peut-être Imogen Poots qui a tendance à en faire trop quelques fois. Cette troisième version de "Black Christmas" est donc de loin la plus mauvaise et la plus ridicule, les scénaristes ayant apparemment oubliés les codes basiques du slasher.