Black Death traite de la fin d'une époque, d'un basculement vers autre chose dont les hommes n'ont pas conscience. La renaissance ne tardera pas à pousser les hommes vers d'autres horizons et d'autres croyances. Mais avant ce grand changement l'homme souffre et meurt de la pire manière qui soit. La volonté de dieu punit indistinctement parce que chacun est coupable.
Le film traite de la foi sans y aller avec de gros sabots, le monde médiéval dépeint ici était pétri par la foi, la croyance en Dieu en un Dieu Catholique. Les hommes y étaient chevaliers, ils ne sont plus rien : un des personnages raconte la guerre avec la France et comment l'esprit chevaleresque a disparu d'un coup d'un seul à l'issue de la bataille.
Il y a donc autant de raisons possibles pour expliquer la peste noire : les péchés, l'hérésie, la colère divine. Face à cette situation il n'y a guère d’échappatoire, accepter le fléau qui s'abat ou croire en autre chose. Mais ceux qui croient encore en la punition divine n'acceptent pas que d'autres abandonnent la foi et soient épargnés par la mort.
Black Death est à mettre en parallèle avec Flesh and Blood de Verhoeven, qui traite de la même période charnière et réussit à tirer un film rare et quasi parfait. Le jeune moine coupable de péché de chair mais fervent croyant (le futur protestantisme) pense que la mission commandée par l'Eglise va faire de lui un nouvel homme de Dieu, face à la violence, au mensonge et à la manipulation son intuition sera confirmée.
La foi est certes omniprésente, mais c'est aussi la nature humaine qui est relatée. peu importe ce à quoi l'on croit, l'homme agira toujours de la pire manière qui soit.
Désenchanté, noir et viscéral, Black Death est d'une importance capitale dans la tiédeur des productions actuelles.