A l'ancienne
Black Friday fait partie de ces actuels films d'épouvante qui surfe sur la nostalgie des années 80 avec effets spéciaux artisanaux mais sympathiques.Le film ne perd pas de temps et se lance...
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le 26 sept. 2022
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En tant que grand amateur de Bruce Campbell (la saga Evil Dead), je guette la moindre de ses apparitions dans un film, allant jusqu’à me taper des films complètement inconnus comme ce fût le cas avec La Patinoire, film franco-italo-belge dans lequel il incarne un acteur, dont le rôle est un gardien de hockey, lors d’un tournage dans une patinoire. Alors quand j’ai vu il y a quelques mois la bande annonce d’un film d’horreur jouant la carte de la déconnade, Black Friday, avec ce très cher Bruce Campbell donc, forcément, je n’allais pas attendre des lustres pour me jeter dessus. Le problème, c’est que le film est en deçà de mes espérances. Non pas que je m’attendais à un chef d’œuvre du 7ème art, ou à un possible petit culte immédiatement culte, mais le résultat est quand même sacrément moyen. Black Friday est un film qui a des idées, mais qui ne sait pas les exploiter.
Dans la première scène, nous entendons un bulletin d’information télévisé qui nous avertit de l’arrivée imminente d’un météore, et cet élément implique une créature/substance extraterrestre gluante qui cause encore plus d’agitation que la future pénurie des jouets incontournables de l’année un jour de Black Friday. Les acheteurs sont transformés en mutants aliens zombies mangeurs de chair, et le personnel du magasin de jouets n’a d’autre choix que de faire équipe pour tenter de rester en vie. Le film ne perd pas de temps. Dès les 3 premières minutes, l’entité extraterrestre est là et infecte une première personne. A 20 minutes, le carnage se lance. Alors il est certain que chez nous, cet évènement annuel qu’est le black Friday a bien moins d’ampleur qu’aux USA, il peut donc être difficile de comprendre l’agitation des premières minutes qui outrepasse tout que notre raison puisse imaginer, avec des gens qui perdent le sens commun, devenant complètement frénétiques à l’idée d’être les premiers à mettre le dernier jouet à la mode soldé dans son chariot. Bref, notre équipe, pas bien soudée va devoir se battre avec ce qu’il est possible de trouver dans un magasin de jouets. Les personnages représentent tous les clichés qu’il est possible de trouver chez les différents types de vendeurs. Ils ne sont guère développés, mais restent malgré tout assez funs pour certains. On reconnaitra aisément Michael Jai White (Mortal Kombat, Black Dynamite), qui va être là pour le côté poétique de la chose, tout en muscle et en cloueuse électrique, bien que son potentiel soit gâché, ce dernier étant expédié ad patres avant d’avoir eu beaucoup à faire. Les amateurs de Destination Finale et de La Main Qui Tue seront contents de retrouver Devon Sawa, et les gens comme moi esquisseront un grand sourire à la première apparition de Bruce Campbell à l’écran. Bruce Campbell, ou la classe incarnée même quand on l’affuble d’une coiffure dégueux, d’une petite moustache, d’un nœud papillon, d’une chemise à carreaux, d’un pull en laine fait par mamie, … bref, d’un look démodé depuis les années bissextiles. Il incarne ici un bon gros couard qui n’aura d’autres choix que de s’affirmer pour péter la gueule à des monstres. Ça ne vous rappelle rien ? Il est au-dessus du lot car, premier gros problème, le reste du casting a un jeu plus que moyen./p>
En effet, on a souvent l’impression que les répliques sont juste récitées et pas vraiment jouées. L’écriture est maladroite et Black Friday manque de répliques efficaces, de répliques incisives pour arriver à nous accrocher l’oreille. C’est dommage car la critique sur l’avidité des entreprises est bien là, mais le commentaire social n’est pas assez humoristique. Il s’attaque à l’apathie des entreprises envers leurs employés mais les scènes qui le font sont trop sérieuses. On ne manquera néanmoins pas de constater qu’on est également sur le même genre d’idée que le Zombie de Georges Romero pour la critique du consumérisme. D’autres inspirations sont également faciles à remarquer comme The Blob, pour le monstre gluant, ou encore Evil Dead, pour le personnage de Bruce Campbell ou certains plans (les mains qui dépassent de la trappe). L’humour n’est que rarement méchant ou au moins impertinent, alors que c’est souvent une des forces des comédies horrifiques réussies, et il n’est pas rattrapé par des gags visuels qui auraient pu rendre le film visuellement marquant. Il n’y a jamais de réelle tension, l’ensemble manque réellement de mordant, la faute peut-être à un petit ventre mou en milieu de film afin de développer les relations entre certains personnages. Par contre, là où Black Friday réussit son coup, c’est sur les effets visuels et maquillages. En même temps, avec Robert Kurtzman aux SFX, connu pour avoir été maquilleur et technicien des effets spéciaux sur des films tels que Predator, Evil Dead 2 et 3, Tremors, Pulp Fiction, Scream ou encore L’Antre de la Folie, créateur de K.N.B EFX Group (boite spécialisée dans les effets spéciaux), cela semble logique. Les CGI sont très peu présents et ce sont bien les effets practicals, à l’ancienne, qui ont le beau rôle, avec des corps purulents, des giclées de sang et des prothèses latex du plus bel effet pour « habiller » les « infectés ». Bien que le design des créatures ne soit pas particulièrement original et créatif, il est suffisamment nostalgique pour fonctionner.
Bien que pas désagréable malgré tout, Black Friday est une comédie horrifique très moyenne qui ne sait pas sur quel pied danser. La présence au casting de Bruce Campbell n’y changera rien, un film aussitôt vu, aussitôt oublié.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com
Créée
le 28 nov. 2021
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