Dans l'antre...

Adaptation du livre de Kishi Yusuke, Black House du cinéaste sud-coréen Sin Tae-ra est un film à suspense mettant en scène une arnaque à l'assurance qui tourne au sanguinolent.

Black House c'est le thriller glauque qui fonctionne plutôt bien. Un anti-héro plongé dans une histoire qui le dépasse et qui voit sa vie bouleverser alors que le bougre fait son travail, c'est un comble non ? Juste un homme qui cherche et débusque les fraudeurs à l'assurance. Cette plongée le mène à un face à face qui l'oppose à un tueur en série. C'est aussi son passé qui remonte à la surface avec ces images qui le hantent, celles d'un frère qui se défenestre. La forme atypique pour un déroulement classique fait du film de Sin Tae-ra une œuvre réussie. Elle tient en haleine son spectateur en parvenant à créer une ambiance qui colle au sujet du film.

La mise en scène de Black House en est donc pour beaucoup. Elle parvient à nous contaminer par sa noirceur à l'image de cette maison, lieu de la folie meurtrière qui vous donne la chair de poule. Le film vous prend et vous malmène avec ses rebondissements tout bonnement flippant. La folie se ponctue comme la violence jusqu'au à un dénouement final qui rappelle les "slasher old school" bien qu'un peu tiré par les cheveux. Le film bénéficie également d'acteurs qui tiennent leur rôle correctement et je pense ici à Kang Shin-il et à son jeu de cinglé déconnecté.

Black House est un film qui maintient suspense et mystère tout du long. Pourtant parce que qu'il devait y avoir un « pourtant », le film peine dans l'affrontement final qui s'avère un peu grossier. Je m'exclamerai juste par un : Ah, l'extincteur ! Sans compter l'épilogue qui est de trop, pêcher mignon du cinéma Sud-coréen (sans le généraliser non plus) mais ils l'aiment leur épilogue. Black House reste tout de même un film distrayant et effrayant à voir pour se faire peur (ou presque).

Les invendus de Made in Asie #85