Une vraie curiosité que cette kung-fu comedy co-produite entre Hong-Kong et les Etats-unis pour une histoire où un jeune chinois fuit son pays pour se réfugier en Arizona (à l'époque de la constructions des chemins de fer) où il croise un adolescent noir désirant venger le massacre de sa famille par un trio de pilleurs de banque.


Mais qui dit co-production ne dit pas plus d'argent car le film est terriblement fauché avec des décors passe-partout désespéramment cheap, beaucoup d’anachronismes (il y a avait l'électricité dans les cabanons reculés à l'époque ?) et des acteurs américains à l'allure so 70's.
Curieusement, le film ne joue que très peu de l'imagerie Western et à part 1 séquence se déroulant devant le Grand Canyon, les paysages sont totalement anonymes et pourraient même avoir été tourné à Taïwan, ce qui est peut-être le cas...
Par contre, les USA ont apporté un certains nombres d'artistes martiaux locaux, oubliés depuis, mais qui étaient plus ou moins des pointures à l'époque comme Louis Neglia (champion de kickboxing), Joseph Jennings et surtout le jeune Carl R. Scott qui tournera 4 films et qui se révèle assez impressionnant ici. Côté hong-kong, c'est Billy Chung, lui aussi retourné dans l'anonymat, mais qui était à l'époque l'un des meilleurs acteurs du genre et dont la carrière ne dura malheureusement que quelques années.


Pour le film, en gros, tout le monde se contrefout du scénario et mise pour 90 minutes de kung-fiesta avec des combats omniprésents (au moins un toute les dix minutes) jusqu'au final quasi non-stop de 30 minutes, à peine ponctué par des scénettes de quelques dizaines de secondes pour faire avancer "l'intrigue".
Et bonne surprise, les chorégraphies sont d'un bon niveau. Durant la première partie, elles sont assez basiques et peu élaborées mais gagnent en technicité et en longueur en se rapprochant des derniers affrontements, ce qui est plutôt logique vu le scénario. Il y a toujours quelques accélérés et des artistes martiales US un peu raides mais dans l'ensemble ça enchaîne sévère en mode bourrin sans finesse !
Les affrontement de la seconde moitié envoient du lourd avec quelques très bonnes phases (la baston dans un saloon de nuit, un indien munis de couteaux, un duel aux bâtons, un japonais muni d'un sabre, les derniers combats...).


Autre bonne surprise, contrairement à ce que pourrait laisser planer son scénario, le film ne s'engouffre pas dans le racisme et l'humour douteux. Tout le monde est logé à la même enseigne : un des méchants est chinois (et il sort avec une occidentale), il y a des américains bienveillants et d'autres moins comme il y a des asiatiques égoïstes. Là où tout le monde se retrouve, c'est quand il s'agit de se foutre sur la tronche !
Parmi les regrets, la partie purement "kung-fu comedy entraînement" est un peu légère et c'est vrai que les chorégraphies sont un peu répétitives quand elles ne possèdent pas d'accessoires.


Hua Shan fait ce qu'il peut avec son budget inexistant mais on voit que l'ancien artisan de la Shaw Brothers (Super Inframan ; soul of the sword) essaie par moment de travailler l'éclairage et la photo mais vu la qualité pourrie des copies en circulation, c'est presque de la spéculation.
Comme c'est libre de droit, c'est Bach Films qui nous sort ça en 4/3 letterbox en 1.85 (donc à priori recadré). VF only et donc assez gratiné, toujours mieux que les doublages ricains celà dit.


J'ai lancé le disque sans rien à attendre et je me suis vraiment bien amusé 75% du temps.

anthonyplu
6
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le 29 nov. 2017

Critique lue 241 fois

anthonyplu

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