Plongée dans l'univers des black-métaleux/ses belges de la fin des '90s, un monde à part qui aurait voulu exister à Gotham-city pour pouvoir célébrer ses messes où bon ...enfin (inversion satanique oblige), mauvais lui semble. Les voilà contraints de se réunir en musique dans les campagnes car aucun lieu, aucune salle ne veut d'eux à la ville, pour cause, le public et les groupes ultra-excentrique, souvent racistes, prônant une violence caricaturale et une ambiance sonore à faire blêmir les "braves gens normaux" alentours ou à inviter les autres au baston.
Marilyn Wattelet fait le déplacement et retrouve à peu près la même faune venue des 4 coins du pays en divers patelins flamands. La caméra furtive met en évidence un contraste certain entre la toute naïveté qui habite les jeunes fans et l'image dure et implacable qu'ils sont supposés dégager.
Le gars empêtré au lavabo, tentant péniblement de refixer son énorme bracelet-de-force, tous ces efforts de maquillages et d'apparats marchands, une importance démesurée et complètement décomplexée accordée au paraître est supposée source de magie très noire, même si la majorité croise les doigts pour que rien ne tourne vraiment au vinaigre.
On a également quelques interviews où le sujet du satanisme retourne à sa juste place folklorique: Les black-métaleux/ses n'y touchent que-dalle, n'y voient essentiellement que les logos de leurs groupes fétiches et/ou une manière d'exprimer que la morale chrétienne subie au catéchisme ne les amuse plus. Il se trouve même que la plus grande gueule à se revendiquer du mal semble essentiellement jouer le jeu pour la galerie. Pratiquement aucun de ces mecs et filles qui se contentent de tenir pour les mauvais dans les Marvel's et DC's, ne s'est affilié à une organisation sataniste ou ne s'est passionné pour la question. L'important semble être de se sentir hors de la société et de le montrer, si possible avec des bières entre potes, si possible en chansons.
Et c'est là, en chansons, qu'il est intéressant de se tourner vers une traduction en sous-titrage. La caricature est énorme et tient du jeu-de-rôles, rien ne semble trop lourd puisque le but est d'être mauvais, on donne d'un air grave ses lettres de noblesse à la bêtise. Mais comme tout ça c'est pour rire, pour fuir le monde réel trop cruel et feindre de rendre chimériquement cette cruauté à l'expéditeur, c'est pas trop grave si c'est un peu con.
La vraie tare dans ce milieu est le manque de filles, les mecs n'ont pas vraiment l'air de comprendre pourquoi (?) Les vraies black-métaleuses sont rares (et sans-doute chères, oups, pardon) elles viennent principalement des villes et y retournent. Reste les petites sœur et cousines, l'une ou l'autre copine qui jouera à carnaval de temps en temps et qu'il faudra tenter de protéger ...
Le film se veut une plongée sociologique plutôt réussie et ne ravira pas les black-métaleux/ses, c'est sûr !