Alors série-événement ayant grimpé les échelons de manière admirable, notamment grâce à Netflix, Black Mirror se lance dans le long-métrage après quatre saisons et décide de proposer une nouveauté : le film-interactif. Un projet casse-gueule pourtant totalement en raccord avec les thématiques de la série, à savoir la technologie futuriste et ses dangers...
Ici, c'est le spectateur qui décide du sort de notre héros, de ses actions, aussi simples soient-elles. Quelles céréales manger au petit-déjeuner, quel vinyle choisir, quel chemin emprunter... Des choix parfois nécessaires pour faire avancer l'histoire ou plutôt les histoires, car Bandersnatch nous entraîne dans une spirale scénaristique osée et maline où les décisions sélectionnées vont avoir un impact sur la suite des événements. On peut finir le film en un petit quart d'heure si l'on choisit mal comme l'on peut arriver à des fins alternatives selon le clic approprié.
Sans trop divulguer le scénario complexe et parfois rebutant, le long-métrage de David Slade (30 Jours de Nuit, Twilight 3 mais également auteur de l'épisode "Metalhead") est une oeuvre unique, inédite à tous les niveaux, portée par une mise en scène réussie, une musique enivrante et une direction d'acteurs présente, en particulier en ce qui concerne Fionn Whitehead, la révélation de Dunkerque étant le choix idéal pour interpréter cet adolescent obsédé par la finition d'un jeu vidéo basé sur un Livre dont vous êtes le héros qui a rendu son auteur fou.
On reste ébahi par la maîtrise du sujet qui ne faiblit jamais, obligeant le spectateur a constamment aller plus loin, à revenir en arrière, à choisir la bonne option, à mémoriser le bon numéro de téléphone, à décider si oui ou non tel personnage devra vivre ou mourir. En total raccord avec le sujet du scénario et avec la satire habituelle de la série, Bandersnatch est un chef-d'oeuvre du cinéma futuriste auquel nous ne sommes pas encore préparé.