Il n'était pas possible d'attendre quoi que ce soit de ce deuxième volet du déjà très oubliable Black Panther, pour la simple raison qu'il n'y avait encore rien à ajouter à la matière très fine de l'univers Wakandien. Le résultat est prévisible, cette production Marvel se distinguera certes par son approche plus globale d'un conflit, mais reste affreusement mal écrite.

L'idée même de développer un enjeu international pour l'univers était une belle chose, mais elle est ici traitée d'une façon si simple et dénuée de tout réalisme qu'il est impossible de ne pas remettre en question ce que l'on regarde. Coogler ne fait jamais penser ses personnages, qui alors même qu'ils sont effectivement en présence d'une arme de destruction massive, continuent de résister à la juste raison du Conseil de sécurité des Nations Unies (C.F l'introduction).

Au-delà de la représentation ridicule des Nations Unies, il faudra également passer outre le montage épileptique des scènes d'action, du design d'armures digne des Power Rangers, de la communauté de l'antagoniste que même les cosplayeurs ne voudraient pas. La recette Marvel reste la même, il faut transmettre l'héritage d'un défunt (Avengers: Endgame) pour continuer de faire des suites, car leurs âmes continuent de vivre... Les dialogues vont dans ce sens, risibles de clichés, alors que l'on devine encore la stratégie de capitaliser sur le sort d'un personnage pour produire une autre suite plus tard.

Les incohérences et facilités scénaristiques ne cessent de se multiplier (création d'une arme, armure digne de Stark Factories par une étudiante !, la princesse sauvée cinq minutes après que la menace envers la reine ait été proférée par le grand méchant...), et il n'y a aucun impact graphique. Des ralentis, toujours des ralentis pour combler l'absence de mise en scène, alors qu'un des personnages principaux se fait transpercer sans la moindre goutte de sang. S'ensuit des scènes dramatiques au forceps, dans des high towers vues mille fois, filmées de la même manière.

Il faut se rendre à l'évidence, c'est de la merde. Précisément parce que l'ensemble des éléments du film est un condensé de ce que l'on a tous vu trente fois dans l'univers médiocre de la saga, que les acteurs n'ont aucun charisme, pas aidés par l'écriture indigeste de leurs personnages. Le soldat pourra faire ses blagues, la princesse pleurer le sort de ses aînés, il faut souffrir la durée interminable de ce vide cinématographique.

William-Carlier
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le 20 nov. 2022

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