Bon, Samuel, il est pas facile à cerner. Je sais pas après quoi il court mais ce qui est sûr, c'est que ça fait longtemps. Disons qu'il court après les bons scénars. Autrement dit, après Quentin. Le truc c'est que Jackson et Tarantino c'est pas exactement Dicaprio et Scorsese, Depp et Burton. Du coup Samuel il tourne un peu dans tout et n'importe quoi, quitte à flirter avec la L2. Alors forcément, quand on se lance Black Snake Moan y'a de quoi flipper un minimum, surtout à la vue du casting. Seulement voilà, il se trouve que Justin et Christina, ils sont loin d'être risibles. Ils te font pas le nouveau Casablanca mais ça passe. Et puis y'a Samuel, il est là, de passage, on sait pas trop où il va, lui non plus d'ailleurs, mais pour une fois, ça lui va bien. Voilà qu'on se surprend à vouloir faire un bout de chemin avec lui. La musique est bonne (le genre de BO qu'on écoute encore sur la route quelques années plus tard), l'histoire est comme elle est, suffit de l'accepter. Puis vient l'heure du grand exorcisme, l'heure de régler les comptes, l'heure du Blues, l'heure de l'homme et sa Gibson. Le ciel gronde, Jackson gémit, et pour moi, quelque part, c'est la complainte de sa carrière.
De Samuel L. Jackson me resteront d'abord Pulp Fiction et Black Snake Moan. Pour ça j'ai presque envie de lui filer un 9.