Autant le dire tout de suite, le film cumule tellement de clichés et de ficelles narratives pendant 1h30 qu’il est bien difficile d’y trouver de l’intérêt. Derrière un pitch plutôt attrayant se cache en effet un scénario sans la moindre originalité, et surtout totalement incohérent. L’héroïne fait systématiquement les pires choix possibles, de façon souvent inexplicable, afin que les situations rocambolesques puissent s’enchaîner. Et ainsi insuffler un minimum de rythme au long-métrage. Malheureusement, ces situations ne sont pas particulièrement drôles et décrochent tout au plus un simple sourire. Il faut dire que le processus comique du film tourne quasiment intégralement autour de la tenue de la jeune femme et des malentendus que cela peut causer dans son environnement. Du coup, les gags peuvent rapidement sembler très répétitifs. Bien sûr, tout n’est pas à jeter et quelques séquences ont le mérite de sortir du lot. Mais elles sont tellement amenées sans la moindre finesse, ni logique, qu’elles perdent immédiatement pas mal de saveur.
Et c’est assez dommage car Elizabeth Banks fait plutôt bien le boulot dans la peau de cette journaliste pas épargnée par les pépins de toutes sortes. Elle démontre un potentiel comique non négligeable et prouve qu’elle peut sans problème porter un film sur ses épaules. Mais encore faut-il bien sûr que celui-ci soit solide d’un point de vue scénaristique, même s’il s’agit d’une comédie légère. Et c’est loin d’être le cas ici puisque si le récit dans son ensemble souffre d’un excès de clichés et d’incohérences, l’écriture des personnages secondaires laisse également clairement à désirer. Caricaturaux et sans épaisseur, ceux-ci gravitent autour du personnage central sans jamais parvenir à s’imposer. Enfin, le final se paie même le luxe de tenter d’installer un semblant de moral pour ne pas paraître complètement creux. Un effort honorable mais qui peine vraiment à convaincre vu le contexte général de l’histoire.
Bref, tout cela pour dire en finalité que Blackout Total est donc une comédie qui porte bien son nom tant elle sera vite oubliée quelques instants à peine après le visionnage. Malgré une Elizabeth Banks survoltée, le film souffre en effet de trop de défauts que pour être appréciable.