Crossover improbable et délicieux
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le 31 oct. 2015
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La dernière prestation de Luke Goss dans Act of Honnor, l'unité war Pigs (2015) avait laissé une bonne impression. Un certain charisme, un regard perçant et une gueule qui avec l'âge lui donne une allure virile et "badass" que l'on ne lui trouvait pas dans ses jeunes années de batteur pop pour midinettes. Hélas, ce The Night Crew que l'on retrouve également sous le titre de Blackwater, en référence à cette entreprise de mercenaires tristement célèbre pour avoir servi (et desservi) l'armée américaine en Irak au début des années 2000's, est un pur navet sur lequel, pour une fois, je ne me donnerai pas la peine de le disséquer en long et en large.
Une femme, poursuivie par les cartels mexicains dont le big boss Dany Trejo joue avant tout des grimaces de son visage buriné, est enlevée par des mercenaires fauchés, ex militaires des forces spéciales, mandatés par le FBI pour mettre la main sur la fille et ses secrets. Être la compagne d'un parrain, c'est aussi être un témoin potentiellement gênant.
Ce film ne vous apprendra rien sur les cartels mexicains, ne vous offrira pas l'angoisse poisseuse d'un film comme le récent et excellent Sicario (2015), vous ne verrez pas un agent du FBI mais beaucoup de coups de fils, histoire de relier entre eux des acteurs qui semblent jouer des partitions totalement déconnectées, et un érotisme moite bien mal venu. La fille en détresse, strip-teaseuse de son état semble être une érotomane débridée, très belle Chasty Ballesteros, mais jouant avec la subtilité d'une brique. Infernale, insupportable, elle vit en solitaire et ne pense qu'à fausser compagnie à ses anges gardiens, à fuir les cartels, et au besoin à user de ses charmes dans des scènes d'une incongruité totale, sautant sur hommes et femmes de façon indistinctes. Ses lèvres pulpeuses frétillant toutes les 10 min on se demande si l'ambition du réalisateur n'était pas de faire comme dans les années 90's une sorte de thriller-érotique soft, avec la subtilité des meilleurs épisodes des deuxièmes parties de soirée de TF1: Hollywood Night.
Christian Sesma, c'est son nom, tâcheron du cinéma bis voir Z, qui fait tourner régulièrement Luke Goss, Dany Trejo, RZA et Bookem "je-ne-sais-que-sourire" Woodbine, c'est dire le niveau, nous offre un film sans aucune espèce de tension, totalement amorphe, mal joué, mal scénarisé, une musique composée par un chat sautant sur la platine du petit cousin, cousu de fils blancs, dont même les gunfights sentent la pauvreté artistique (un coup je filme ceux qui tirent pan pan, un coup je filme celui qui meurt.... sans sang bien sûr !).
Un phénomène inexpliqué à lui seul résume cette chose: La captive que l'on voit danser endiablée sur le podium d'un tripot latino tente de fuir deux malfrats. Experte en aïkido, visiblement, elle les désarme, fuit et se retrouve dans la rue à se frotter à tous les murs en titubant, vomissant autant qu'elle peut. On se dit qu'elle a pris une balle, qu'on a pas vu venir, ou qu'elle a été empoisonnée (mais quand?). A l'article de la mort, récupérée par les mercenaires américains, la voici qui leur échappe en titubant si bien qu'elle trouve la force d'en mettre trois de l'équipe au tapis avant de voler une fourgonnette. Décidément elle en met du temps à trépasser. Non contente d'abandonner le pick up en pleine route et de finir son trajet à pied en rampant quasiment à même le sol elle se réfugie dans un motel en ruine. Elle prend une chambre, allume la lumière (j'ai dit en ruines !?), prend une douche (J'ai dis EN RUINES!!!!) et hop la voici fraîche comme la rosée du matin et réactive comme au premier jour pour dérouiller le seul pauvre gars qui garde les lieux en tenue de vigile (MAIS ON A DIT EN RUINES !!!!!). Bien sûr tout le monde finit par se retrouver au motel pour défourailler armés jusqu'aux dents, sauf que c'est d'une mollesse à s'en lacérer le visage. On n'y comprend rien, à la limite, on ne veut pas savoir, ce film est mauvais, mais mauvais.... une vraie perte de temps qui ne nous offre même pas le bonheur d'un nanar. Un nanar est drôle, pitoyable, pathétique, là ce film c'est juste le néant !
Créée
le 24 févr. 2016
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