Initiation à ce monument du cinéma. NO SPOIL.

C'est en 1982 que sort « Blade runner », le grand, le beau, un classique parmi les classiques pour tout cinéphile qui se respecte. En effet, ce film qui est une adaptation du roman de Philip K.Dick « les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?» est considéré comme un de ceux qui ont révolutionné l'histoire du cinéma, autant par le fond que par la forme.


Et pourtant, lors de sa sortie le réalisateur Ridley Scott ( Gladiator, Seul sur Mars) se prend One punch man en pleine face … la critique américaine est inspirée, elle dénonce un film trop lent, qualifié de « Blade Crawler » ( Crawler = qui rampe), pour certains, le film est une adaptation honteuse qui a tué une deuxième fois l'écrivain Philip K.Dick, mort quelques mois auparavant. D'autres, minoritaires,  acclament sa complexité et prédisent qu'il résistera à l'épreuve du temps. Ironie du sort, l'avis général du publique pour ce film se résumera à cette phrase « Blade runner un film de science-fiction visionnaire qui a sa place dans l'histoire du cinéma mais qui n'a pas été pensé en termes humains ». Ce n'est que plus tard, et quelques retouches ( notamment le final Cut de 1992) qu'il sera reconnu à sa juste valeur et sera adulé par ses fans. Étrangement, ce n'est que lors de son deuxième visionnage que j'ai su apprécier ce film à son juste titre et, de finalement le panthéonisé dans mon Top Films.


Petite présentation :


Le film se déroule en 2019, voitures volantes, constructions futuristes et robots androïdes sont de sortie (comme pour Retour vers le futur … on peut dire que nous accumulons un léger retard technologique mais qui sait, après tout il nous reste une petite année !). A cette époque le monde des hommes est constitué en apparence de deux populations, les Êtres humains et les Réplicants. Ces derniers crées par L'ingénieur Tyrell et son entreprise, sont des robots androïdes ne pouvant se reproduire, des petits bijoux à la pointes de la technologie, et considérés comme des esclaves modernes. Les premières versions créées, étaient utilisées pour des travaux pénibles, dangereux, ou comme objets de plaisirs, dans les forces armées ou encore pour explorer des sites inhospitaliers. En 2019, les réplicants en sont déjà à leurs 6ème génération et sont appelés les « Nexus-6 ».


C'est dans ce cadre que nous allons suivre l’aventure de Rick Deckard, interprété par le grand Harisson ford (Indiana Jones pour les intimes) un « Blade runner » (un des tueurs de réplicants) qui a pour mission d'éliminer six Nexus-6 qui se sont révoltés et ont tués de nombreuses personnes. Seul problème, les Réplicants sont maintenant si proches de l'homme, qu'une enquête de haute envergure est nécessaire, non seulement pour l'inspecteur Deckard mais aussi pour le spectateur qui se doit d'avoir un œil avertit (Dixit inception's toupie). En effet Ridley Scott donne içi au delà de l'aspect physique, une autre dimension aux Réplicants qui va déstabiliser le téléspectateur pour la première fois à l'époque, en faisant paraître, de part leurs discours et leurs idéaux, ces Robots Androïdes plus humains que les humains. En effet, on les trouves d'une sincérité et d'une justesse déroutante, notamment avec cette phrase de Roy Batty (le dernier réplicant rebelle), dans l'acte final après un combat acharné avec Deckard, qui restera gravée dans les mémoires : « I've seen things you people wouldn't believe. Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhauser gate. All those moments will be lost in time, like tears in rain. Time to die.»


C'est donc dans ce monde, un monde si loin de nous d'un point de vue technologique mais si proche d'un point de vue humain, avec des inégalités sociales toujours plus marquées, un monde toujours plus sombre qui élimine petit à petit l'aspect naturel que la terre nous a donné au profit du plastique et de la ferraille, que le spectateur se retrouve hypnotisé, bercé dans une ambiance sombre et pluvieuse (la pluie tombe continuellement durant tout le film) au rythme d'une bande son qui colle parfaitement à la peau de cet univers Cyberpunk et lugubre.


Depardiable.

Depardiable
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le 19 févr. 2018

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