J'ai dû m'y reprendre à trois reprises pour voir ce film. La première fois, je devais avoir 14 ou 15 ans et j'ai arrêté le film au bout de 20 minutes. Rebelote 2 ans plus tard, cette fois l'ennui a eu raison de moi au bout de 30 minutes...
Et nous voilà arrivés au soir du 16 octobre 2014, j'ai 24 ans et je peux enfin dire que j'ai vu Blade Runner. Mais ce n'est pas tout, je peux aussi dire que j'ai grandement apprécié ce film. La question qui m'est venu directement à l'esprit, c'est pourquoi j'ai savourer mon expérience maintenant et non pas les deux premières fois?
Et bien ma théorie est que Ridley Scott a réalisé ici un film exigent (dans le bon sens du terme) qui s'adresse à des spectateurs matures et rompus au 7 ème art. Je n'était donc pas prêt à recevoir et comprendre ce film lorsque je l'ai regardé durant mon adolescence.
Nous sommes maintenant le 17 octobre 2014, cela fait quelques heures déjà que j'ai visionné Blade Runner et je dois dire que Ridley Scott a laissé une seconde empreinte indélébile dans ma culture science-fiction (après Alien bien sûr).
Que ce soit au niveau des décors, d'une noirceur et d'une cohérence impressionnante, de la bande sonore, dérangeante et cosmopolite, Ridley Scott propose un univers mélancolique, étouffant et presque palpable, en résumé un univers qui prend aux tripes et qui rappelle les films noirs des années 50.
Cet univers est l'occasion pour Ridley Scott de nous proposer sa vision sur les thèmes chers à la science-fiction : la robotique, la vie après la mort, l'avenir de nos sociétés. Grâce à un réalisateur qui maîtrise son sujet de bout en bout et à des acteurs au sommet de leur art, Blade Runner induit chez nous une réflexion sur ce qui nous différencie de l'intelligence artificielle mais aussi ce qui nous rapproche d'elle.
Finalement, comme tout bon chef d'oeuvre de science-fiction qui se respecte, Blade Runner délivre un message fort : quelque soit notre origine, humaine ou artificielle, nous sommes soumis aux même lois et aux même peurs.