Adapter Philip K. Dick et ses dystopies cyberpunk ne pouvait aboutir qu'à une trahison sur grand écran. En effet si le chef-d'œuvre de Ridley Scott s'écartait volontairement du roman, il en conservait toute la sève avec ses humains déshumanisés, ses réplicants surhumanisés, son ambiance cyberpunk suintante et son désespoir latent. Le film prenait son temps (Il ne faut jamais confondre vitesse et précipitation) pour développer l'enquête de Rick Deckard et même si des spectateurs trouvaient ça chiant (parce qu'il faut de l'action toutes les trente secondes sinon c'est de la merde selon les crétins) on était totalement happé par la direction artistique exceptionnelle (Que ce soit les décors, les costumes, la photographie ou les effets visuels), le scénario d'une grande subtilité interrogeant les limites de l'humanité, l'interprétation magistrale (Portée par un Harrison Ford au sommet de son art) et la bande son intemporelle de Vangelis arrivant à nous transporter comme personne dans ce monde alternatif presque palpable. Je n'ai pas peur de le dire, Blade Runner est une Masterpiece de la SF de part ses audaces visuelles et la profondeur de son récit que je me garderais bien de vous dévoiler ici, Ridley Scott signait pour ma part un des plus grands films de SF de tous les temps avec ce polar futuriste au doux parfum de philosophie existentialiste et si vous ne l'avez pas encore visionné, arrêtez de me lire et visionnez-le dès aujourd'hui sous peine d'inculture.