La digestion a été lente...[SPOILERS INSIDE]

C'est vrai il m'a fallut du temps pour digérer, 4 jours en fait pour décider que finalement j'aime bien ce film. Je suis un très grand fan du premier Blade Runner, à connaître beaucoup des dialogues par cœur, et pour l'avoir vu au cinéma dès sa sortie en 1982. J'étais à l'époque "amoureux" de Rachel, ou plutôt de Sean Young, sublime dans ce rôle comme dans celui de Chani dans le très critiqué "Dune" de David Lynch. Et au risque de me faire conspuer je suis fan du montage cinéma initial, en fait je m'en fous un peu de l’ambiguïté autour du personnage de Rick Deckard. Pour moi c'est un humain. Point. Le reste c'est juste de la polémique !

Mais je m'égare : le sujet c'est bien la suite, Blade Runner 2049. Je ne sais pas trop par où commencer, alors peut-être que je vais parler de l'un des aspects qui m'importe le plus : la musique. La partition du premier signée par Vangelis est un pur chef d'oeuvre intemporel qui souligne à chaque instant la dimension irréelle mais majestueuse du film. Dire que j'attendais avec angoisse la musique du 2ième volet est un euphémisme. Ma réaction à chaud a été plutôt négative : je l'ai perçue par moment comme une parodie de la partition de Vangelis, à d'autres moments comme une bouillie infâme d'infra-basses. Et j'avoue que pour la première fois depuis bien longtemps, Zimmer m'a déçu...Avec le recul cependant et après avoir écouté une nouvelle fois la BO, je tiens à nuancer mon propos. Ce que j'ai tout d'abord perçu comme une atteinte parodique au chef d'oeuvre Vangelis, j'ai plutôt tendance à voir ça comme un hommage. En particulier le passage "Tears in rain" qui reprend le magnifique thème entendu sur le très inspiré et en partie improvisé monologue de Roy Batty (Rutger Hauer), et qui accompagne la scène de la "mort" de K/Joe. C'est un plagiat, mais un plagiat intelligent qui respecte les scènes accompagnées. Alors c'est vrai, certains morceaux tiennent quand même de la bouillie infâme d'infra-basses. Au cinéma avec la puissance sonore (trop!) déployée, c'est encore plus flagrant...

Autre aspect du film, les décors. Je pense qu'il faut que je le revoie pour me concentrer sur cet aspect, mais de mon premier visionnage je garde l'impression d'un film très en dessous du premier sur cet aspect. Si le premier était un régal visuel autant qu'auditif, celui là, même s'il garde une signature visuelle et une identité qui le rattache indiscutablement à son prédécesseur, est loin de l'égaler. Trop sombre par moments, tournant quasiment au huis-clos dans certaines scènes (combat entre K et Luv autour de l'épave de la voiture dans l'eau,...) on n'arrive pas à être "littéralement scotché" par la beauté des décors comme dans le premier film...

La photographie est elle aussi un cran en dessous du premier. Pas assez d'effets d'ombres, de bâtiments désaffectés, en partie inondés, de jeux de clairs-obscurs, de superpositions à mon gout...

Le jeu des acteurs est plutôt réussi dans l'ensemble, Robin Wright est certes un peu dépréciée dans son rôle, mais Jared Leto campe un Wallace inquiétant à souhait, Ryan Gosling est attachant, Harrisson Ford est touchant et fait définitivement le lien avec le premier film, à l'instar d'Edward James Olmos, même si on ne le voit pas beaucoup. Sylvia Hoeks (Luv) aurait peut-être mérité d'être plus convaincante, même si elle est glaciale. Carla Juri est un peu fade, mais Ana de Armas (Joi), que dire, si ce n'est qu'elle est absolument sublime, et poignante. Quel dommage que ça se finisse comme ça pour elle...Oui je suis amoureux, et alors ? :)

La 3D, elle, n'apporte strictement rien au spectacle ! Au contraire, elle contribue à brouiller le message visuel, et à assécher les yeux au point que j'avais vraiment mal aux yeux en sortant... :(

Malgré tout, en conclusion, j'ai passé un bon moment, que j'ai eu et que j'ai toujours envie de prolonger avec la plupart des personnages, je n'ai pas senti passer les 2h45, même si le rythme est lent (comme le premier film au final).