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C'est le mot d'ordre actuel : pourquoi créer un nouvel univers quand on peut ré-exploiter un titre que les gens ont déjà dans le crâne ?
Depuis une vingtaine d'années, ce procédé de production s'est considérablement accéléré. Reboots, remakes, spin-offs et suites à ne plus s'y retrouver.
Après les adaptations insipides de Robocop, Tron, Total Recall ou The thing, on pouvait craindre le pire quand viendrait le tour du Blade Runner de Ridley Scott (1982).
Pourtant l'arrivée de Denis Villeneuve (Prisonners, Premier contact) aux commandes du projet a rassuré un peu les fans. Et il s'est effectivement échiné à ne pas commettre la principale erreur des suites : se brûler les ailes à rester trop près de l'original.
Au final, qu'est-ce que ça donne ? Eh bien Blade Runner 2049 est une belle suite... mais pas un chef d'œuvre.
Avec un soin exacerbé, le réalisateur travaille à faire revivre la Californie des Nexus en y apportant un nouvel éclairage. Après le grand "black-out", les relations humains/machines ont changé, la société s'est transformée, les replicants eux-mêmes (les androïdes au centre de l'histoire), se déclinent en de nombreuses générations nuancées. L'univers est plus complexe, les décors élargis, les intrigues plus noueuses et le résultat, appuyé par un parti-pris photographique époustouflant, offre un sublime voyage de 2h44 au spectateur.
Le film remporte haut la main le défi posé par l'original. Pourtant, il garde le défaut de la plupart des suites : la déférence. Trop de respect tue le respect et le cahier des charges finit malgré tout par se voir : l'inévitable rencontre du Deckard original, l'incontournable présence fantomatique de Rachel, les regrettables histoires de famille à tiroirs, les sempiternels réseaux de résistance occultes à capuche, la banale scène de combat finale.
En somme, un film en grande partie émancipé de l'original mais pas totalement.
Pour le dire plus simplement : allez le voir, vous en aurez plein les yeux mais n'attendez pas une révolution dans la science-fiction, elle n'est plus là.

Roloup
6
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le 23 oct. 2017

Critique lue 289 fois

Roloup

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