2049 has a beautiful Soul

Synopsis :
En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies...

Suite du chef-d'oeuvre de Ridley Scott, monument de SF moderne est pilier des cinéphiles du monde entier depuis 1982. Blade Runner 2049 débarque en 2017 dans le cadre de la logique de suite et de reboot qui polluent l'industrie (souvent pour le pire) depuis une dizaines d'années maintenant.
Denis Villneuve le québécois chouchou de Hollywood se voit confier la quasi impossible mission de faire une suite au film Saint Graal de la SF Cyber punk.

Contre toute attente la mission est remplie haut la main !

Séquelle incroyable (dans la même veine que le retour de Twin peaks David Lynch) justifiant sa légitimité dès ces (sublimes) premiers plans, le film s'inscrit judicieusement dans les glorieux pas de son ainé, tout en affirmant pleinement sa personnalité fascinante d'ambivalence.

L'ouverture du film est une reprise de la scène d'ouverture du script d'origine du premier film Dès cette scène le film prend à contre pied le film original.

Le film continue ensuite ce chemin en évitant l'effet nostalgique façon copié-collé limité capitalisant sur l'oeuvre culte, le film de Villeneuve est réponse brillante à l'oeuvre de Scott en offrant une continuité étonnante à ses thématiques : la mort et la déshumanisation du monde, la prise des consciences des réplicants.

Dans 2049, Villeneuve met en image une histoire proche de la prophétie biblique incarnée nottament par l'écriture et le destin de plusieurs protagonistes

le monde terestre n'a jamais paru aussi écrasant en fin de vie ou le salut semble être dans les collonies de l'espace (Villeneuve accentue cet aspect avec une mise en scène et des décors absolument énorme), et dont l'effet ne jaillira que par la quête initiatique et intime de K, le réplicant détective solitaire en quête du miracle qui pourrait changer le monde.

L'ambiguïté entourant le héros du premier film est effacé au profit du nouveau héros L'agent K en quête de son identité voulant comprendre les raisons de son existence.
Cette approche rend le film plus proche de l'oeuvre originale de Philip K. Dick à travers cette histoire trouble et conte philosophique.

Le film est également avant tout un film de Denis Villeneuve qui impose dans le film sa signature (le film est un lointain cousin futuriste de incendies avec lequel il partage de nombreuses thématiques.

La force du film est d'avoir trouvé son propre chemin tout en gardant la mythologie du premier film intacte. L'univers est la mais beaucoup de choses ont quand même changé après que le monde est subit un mini apocalypse (le Black-out de 2022).

Cette évolution est également thématique la présence de l'intéraction numérique via le personnage de Joi (brillante Ana de Armas) et la preuve que le film évolue vers un propos d'actualité proche de 2017.

D'un point de vue technique le film est parfait Villeneuve signe une mise lente qui sert le propos.
Le travail de chef opérateur de Rogers Dickins est un diamant brut.

La magie du film explose grâce à un casting brillant une thémathique digne de Kubrick ou du A.I. de Spielberg.

En un mot un film puissant et mythologique,splendide !