Celui qui rêve et celui qui n'y croit pas

Voilà un joli film, même si je n'ai probablement pas très bien compris le final.


Deux hommes dans un parking. Ce sont les vigiles. Mais ils ne voient pas la vie de la même façon...


Ce qui est intéressant, c'est que le film éclaire la réalité de la condition de ces premiers de corvée. Ils ne font pas un boulot facile, c'est sûr. Mais le pire n'est pas la peur de la lame de couteau du rôdeur, le pire, c'est l'ennui qui te ronge, les mauvaises pensées, quand tu es seul éveillé alors que le monde dort. Quand il n'y a rien à faire, et qu'on ne peut pas s'endormir. Peur que l'ennui te pousse à faire des conneries.


Je me suis toujours demandé comment je ferais pour travailler sur une chaîne, ou comment je passerais le temps si j'étais par exemple gardien de musée, enfermé à mon poste, dans un travail répétitif et ennuyeux. Je ne comprends pas comment on peut travailler et vivre ainsi. Et pourtant, ils sont nombreux dans ce cas. Ici, le personnage principal opte pour le rêve, afin d'éviter de ruminer et de broyer du noir. Il est question d'un champ, et d'une femme, l'horizon des possibles s'ouvre, alors que son collègue lui rappelle qu'il est complètement enfermé, confiné dans une vie de merde. Il a les yeux qui brillent, son collègue les mots qui pleurent.


Le film est très agréable et on ne s'ennuie pas bien qu'il s'agisse essentiellement d'un dialogue entre deux hommes à l'intérieur d'un parking. Les lumières sont belles, et tous les personnages sont magnifiques, les deux gardiens, mais aussi cette femme dont il est question et dont je n'ai pas parlé mais peut-être n'est-elle qu'un rêve ?


"Après ça, tout ira bien" !

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le 10 juin 2020

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socrate

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