Un coup de fil me met sur la trace, il ne suffit que de quelques clics pour finir de m'informer, il n'en faut pas beaucoup plus pour tenter de battre le rappel de la clique habituelle, pour cela j'essaie de leur présenter ce film sous son meilleur jour : "Bon c'est un film espagnol, muet, en noir et blanc, sélectionné pour l'oscar du meilleur film étranger cette année, l'histoire de blanche neige, modernisée, à la fin elle se transforme en torero !"
Aurais-je menti ? Je ne crois pas.
Bon un peu tout de même.
Il y a 6 nains au lieu de 7.
Mais si ce n'est ce détail, tout est vrai, vous y trouverez largement de quoi vous contenter.
Jouant avec talent sur le tableau de l'esthétisme (un noir et blanc maitrisé qui joue agréablement avec les contrastes, que ce soit dans la cave, la chambre au rideau ou près d'une roulotte la nuit au coin du feu), on se transporte très facilement dans cette Espagne pleine d'une chaleur que l'on perçoit d'avantage dans la musique et les sourires que les couleurs qui ont ici disparus. Les personnages sont pleins d'élégance, de moustaches, de chaleur ou d'idées vénéneuses, on suivra ici une famille dont le père est un toreador de talent, sa femme étant belle et enceinte. Un accident est si vite arrivé ...
Tout s'enchaine alors merveilleusement, les acteurs sont talentueux et le réalisateur joue avec les détails de la vie quotidienne (une clochette, un tourne-disque ou un poulet) pour nous glisser quelques sourires malgré la tristesse des évènements, adoptant un coté très réaliste qui convient tout à fait aux contes de Grimm (où malgré la croyance populaire, on y meurt facilement, on se mutile et on souffre inutilement) et qui tranche (en enlevant le coté parfait) tout en respectant le manichéisme des contes.
Blancanieves c'est donc un peu de poésie et de talent, avec un scénario qui arrive à nous séduire dans une transposition que l'on ne peut que recommander chaudement, avant qu'il ne disparaisse de nos salles, comme neige au soleil ...