Blanche-Neige et les sept toreros.
Le succès inattendu de "The artist" semble démontrer qu'il y a encore un avenir pour le cinéma muet, même discret, comme le prouve le second film de Pablo Berger, réalisateur du fort sympathique "Torremolinos 73" et qui aura mis quelques années pour concrétiser ce projet un peu fou.
Relecture du conte des frères Grimm à la sauce torero, "Blancanieves" semble ressusciter le fantôme de D.W. Griffith et de la grande époque du muet, offrant près de deux heures de pure magie cinématographique d'une poésie à vous coller les larmes aux yeux.
D'une beauté plastique proprement ahurissante renforcée par un sens aigu de la mise en scène, "Blancanieves" est une oeuvre qui se vit et qui se ressent avant tout, qui ne fera pas forcément l'unanimité auprès du public mais qui n'en constitue pas moins une belle proposition de cinéma, aussi drôle que tragique, aussi légère que mélancolique, hantée de part en part par le regard intense de son héroïne.