Au petit jeu de la "guerre des Blanche-Neige 2012", la version de Rupert Sanders (celle avec Kristen Stewart) a plus ou moins remporté la victoire, bénéficiant d'un meilleur score au box-office et de critiques moins assassines. Pourtant, cette relecture de Tarsem Singh est loin d'être désastreuse, à condition bien entendu d'accepter son rôle de friandise inoffensive.

A l'approche heroic-fantasy, sombre et épique de "Blanche-Neige et le chasseur", Tarsem Singh en préfère une plus théatrale et délirante, s'éloignant volontairement du conte que l'on connait tous pour en faire une sorte de parodie sucrée à destination des fillettes de huit ans.

Ne rentrant pourtant pas dans cette catégorie-là (j'ai 28 ans et je pèse 85 kilos, imaginez la gueule de la fillette !), le produit fini m'a laissé une bonne impression, malgré un manque de souffle évident et un scénario ayant toutes les peines du monde à tenir les 1h45 de métrage. Passé ces gros défauts, "Mirror, mirror" se révèle être franchement agréable, fantaisie ultra kitsch et souvent drôle (la scène des soins de beauté, impayable), finalement plus personnelle que la version sympathique mais ultra calibrée de Rupert Sanders.

Bénéficiant de superbes décors épurés et d'une direction artistique à l'avenant, s'achevant sur un numéro musical rafraîchissant à la Bollywood (dommage cependant qu'il soit incrusté dans le générique), le film doit également beaucoup à son casting. Rappelant aussi bien Audrey Hepburn que la Sarah Patterson de "La compagnie des loups", la méga-choupinette Lily Collins est véritablement attendrissante, aussi belle qu'élégante, incarnation parfaite de la Blanche-Neige ultime. A ses côtés, la bande de nains est attachante et Armie Hammer parvient à rester digne malgré un rôle casse-gueule. Mais c'est surtout Julia Roberts qui étonne (perso j'ai jamais été fan de cette demoiselle), jouant ici avec son image avec un plaisir évident, donnant lieu aux meilleurs scènes du film.

Si l'on préfère Tarsem Singh aux commandes d'un film aussi grandiose que "The fall", sa patte est pourtant évidente, bien qu'altérée, dans ce joyeux pudding très calorique mais loin d'être mauvais.
Gand-Alf

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