Diary of The Dinde

Attendre presque 30 ans pour voir Blanche-Neige et les Sept Nains, je sentais que ce ne serait pas forcément des louchées de bonheur. Et malgré les meilleures intentions du monde, tous les défauts de l'histoire n'ont fait que me sauter aux yeux, et l'orgie de mièvrerie m'a fait sourire sans jamais me toucher vraiment.

Alors, oui, il est vrai que par certains aspects, le film est bien réalisé. Le rythme est soutenu, il n'y a pas trop de temps mort, malgré quelques scènes plutôt « sketches » qui peuvent sembler parfois longuettes (le bain des nains ou la scène de danse) mais finalement, cela ajoute de la sympathie au métrage. Les personnages des nains sont à ce titre les plus intéressants, et de loin.

Le gros hic dans ce premier grand classique de Disney, c'est tout simplement la princesse qui représente l'archétype de la dinde dans toute sa splendeur. Son seul rêve est de se marier avec un prince. Avec un prince. Pas un homme gentil, charmant, drôle et beau. Non, un prince. Ce dernier n'a juste qu'à ouvrir la bouche et montrer le bout de ses collants pour que notre belle princesse en tombe amoureuse. Hop, l'affaire est dans le sac.
Et tant pis si, pendant un an, ce sont sept petits gars adorables qui s'occupent d'elle nuit et jour, il suffit que le prince débarque sur son beau cheval blanc, sans prononcer le moindre mot, pour que Blanche-Neige se carapate sans aucun remerciement envers les seuls hommes qui l'aient jamais aimée pour la femme qu'elle est.

Sans compter que tout le long du film, elle ne fait preuve que d'idiotie et de naïveté. Après avoir été terrifiée dans la forêt (scène mémorable je l'admet), elle se retrouve entourée d'animaux et se met à chanter... A chanter !! Au moins Alice a la décence de pleurer un bon coup.
Par la suite, après environ SEPT mises en garde sur le fait de ne pas laisser d'inconnus entrer dans la maison, elle ouvre sa porte à une vieille sorcière zarbi qui tient étrangement à lui faire manger une pomme d'un rouge suspect et aux pouvoirs magiques. Une pomme magique sombre crétine ! Et l'écervelée tombe dans le panneau. Heureusement, les nains sont là pour crever la reine qui, soit dit en passant, est bien plus jolie que Blanche-Neige en plus...

En bref, c'est mignon, il y a de vrais bons moments (la transformation de la reine, la scène du bois, et Simplet qui tatanne à la batterie) mais le fond de l'histoire est vraiment dépassé et limite misogyne. Je sais bien que c'est l'époque qui veut ça, et que depuis les princesses Disney jusqu'à Merida, en passant par Jasmine, ont évolué et que leurs mœurs ont même totalement viré de bord, mais il n'empêche que Blanche-Neige restera une dinde qui n'a que seules aspirations dans la vie de recoudre les chaussettes de son prince en lui offrant des tas de beaux enfants.

J'espère surtout que les sept gentils nains ont au moins pu se trouver des jolies donzelles pour réchauffer leurs lits.