Défense de la rondeur

De la même façon que le film Isn’t It Romantic proposait une relecture parodique de la comédie romantique pour promouvoir le droit aux rondeurs de son personnage principal, Red Shoes & the 7 Dwarfs s’empare des contes des frères Grimm comme d’un réservoir de clichés sur les représentations de la femme et du prince charmant au cinéma, réservoir alimenté par les adaptations de la Souris Milliardaire et repris par d’autres. Il s’agit là du seul intérêt véritable de cette production qui trouve rapidement ses limites : un récit convenu qui recycle des situations et des personnages empruntés à droite à gauche, une surcharge d’effets spéciaux avec super-pouvoirs à la mode – rappelant parfois Rise of the Guardians sorti en 2012 – et à la qualité inégale. Le film est pris d’un tel empressement qu’il ne cesse de gesticuler ; sa structure voit se succéder les rebondissements sans qu’articulation et pauses ne les rendent saillants. L’imagerie peine à se démarquer du tout-venant de l’animation contemporaine, exception faite de quelques bizarreries qui questionnent plus qu’elles ne convainquent (un lapin géant électrique, des sbires en bois). Le doublage français met à l’honneur Melha Bedia qui, après Forte, continue sa défense d’un droit à la rondeur au cinéma ; sa prestation est tout à fait correcte et pourra peut-être inciter le jeune public à se rendre en salles, ce qui, à l’heure actuelle, est plutôt une bonne nouvelle.