Void of the Voidoids

"Blank Generation", du même titre que l'album emblématique de Punk, est une transposition (ratée) des thématiques punks au cinéma dans un film sur Richard Hell... avec Richard Hell... et Carole Bouquet. Quelque part on retrouve une certaine part de naïveté du registre musical, que j'apprécie beaucoup à titre personnel, mais qui ne trouve que très peu d'échos une fois imprimée sur pellicule : les pérégrinations sentimentales d'une journaliste française avec une rock star (dont on ne comprendra pas grand-chose, m'est avis, si l'on n'est pas déjà familier de Richard Hell & The Voidoids) peinent à convaincre et peinent à formaliser le moindre enjeu. La liaison entre les deux est censée être tumultueuse, par exemple, et on a bien du mal à y croire.

Reste l'ambiance newyorkaise, a minima. Car même les captations des performances musicales du groupe ne sont pas particulièrement intéressantes, alors qu'à l'époque, trois ans après la sortie de l'album éponyme, il devait y avoir sacrément plus de matière au-delà de l'hymne punk de la blank generation... Globalement assez déçu par un film tout sauf punk, avec un intérêt minimal pour le CBGB (qui se targuait quand même d'être le home of underground rock). Ce qui peut éventuellement toucher, derrière le scénario pas inspiré et la direction d'acteur un peu aléatoire, c'est l'innocence du projet et de Richard Hell himself, pas tout à fait à l'aise dans ce film on dirait, laissant esquisser une certaine fragilité.

Un film adressé aux fans de Richard Hell je suppose. Mais il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, et ce n'est pas l'apparition lunaire d'Andy Warhol qui change quoi que ce soit à ce mélodrame bancal et fade qui se trouve être une des premières fictions punks.