Blast
Blast

Film de Albert Pyun (1997)

Tous les spécialiste s’accordent à dire qu’il y a eu un avant et un après Piège de Cristal. Le film séminal de John McTiernan a fait de nombreux émules dans le cinéma d’action durant la décennie suivante et de nombreux cinéastes ont donc repris la formule à leurs convenances afin de tenter d’en reproduire le succès. Beaucoup s’y sont essayés sans jamais l'égaler. Albert Pyun a lui aussi voulu s’y frotter en s’inspirant d’un attentat déjoué par le FBI lors des JO d’Atlanta. Mais comme le tend à le rappeler l’écran titre, le film ne fait que des suppositions sur ce qui aurait pu se produire dans pareils situations si les autorités n’avaient pas fait leur travail en amont. Et comme chacun le sait, avec des si, on peut monter des films entiers remplie d’élucubrations en y apposant le cachet sensationnaliste de l’authenticité « inspiré de faits réels qui se sont vraiment passés comme ça, je vous jure j’y étais ». Blast est donc un Die Hard movie qui serait criminel de qualifier de « mal branlé ». Si le décor ressemble plus à une prison qu’à une piscine olympique, c’est normal car le réalisateur s’est offert le luxe de tourner au sein d'un pénitencier ultra moderne (les Twin Towers) durant un très court laps de temps. Cela ne sera pas un handicap pour le metteur en scène réputé pour sa rigueur et son organisation. Il ne lui faudra donc que 12 jours pour mettre en boîte non pas un, mais bien deux films (Mean Guns). L’opération était donc plutôt lucrative pour sa société de production (Filmwerks) puisque cette location ne lui aura coûté que quelques milliers de dollars sur un budget de 700 000. Gary Schmoeller confessera que le bureau du Shérif du comté de L.A. était bien content de pouvoir payer les frais d’entretien en attendant l’ouverture prochaine aux milliers de prisonniers. Paris Hilton y séjournera d’ailleurs aux frais du contribuable en 2007 ainsi que Ron Jérémy plus récemment puisque l’ancien acteur porno fût condamné en 2020 à la suite de 21 violes, il en est d’ailleurs sorti il y a peu en raison de son état de santé.


L’histoire s’intéresse à un ancien champion de Taekwendo qui n’a pas supporté finir médaillé de bronze et qui de dépit a préféré noyer son chagrin dans l’alcool. L’athlète s’est donc reconvertit agent de sécurité pour pouvoir payer son loyer et son whisky mais il va malheureusement se retrouver étroitement mêlé à une prise d’otage durant les jeux olympiques d’Atlanta. Mais de zéros en héros, on peut changer de peau, et avec l’aide du mystérieux Léo joint par liaison radio, Jack devra tenter de déjouer les plans d’Omodo afin de libérer les nageuses de leur captivité ainsi que son ex bonne femme qui n’est autre que leur entraîneuse. On se retrouve donc avec un John McClane boîteux qui va coller des tatanes et raclés aux méchants sans jamais lever les jambes plus haut que la ceinture. On comprend dès lors un peu mieux pourquoi il n’a pas fini sur le top du podium, n’est pas Sasha Mitchell qui veut. Heureusement pour lui, les terroristes sont vraiment mauvais, à tel point qu’ils peinent à rattraper une obèse asthmatique dans les couloirs et devront s’y reprendre à plusieurs fois pour lui trouer la peau. On retrouve également le collègue amoureux et jaloux qui tente de balancer la femme du héros à l’antagoniste histoire de sauver sa peau, mais comme Omodo n’aime pas trop les baltringues il va lui fumer sa race en lui tirant dans le dos, il y a une justice quand même. Malheureusement Blast épuise rapidement toutes ses munitions et finit un peu par ennuyer sur la fin étant donné que ça se limite à reproduire le scénario de Piège de Cristal sans verticalité ou ingéniosité technique, tout en étant totalement dépourvu de second degrés, d’explosions et de gunfights survolté. Il faut dire que les équipes ne pouvaient pas vraiment se permettre de saloper les murs capitonnés d’un blanc encore virginal. Néanmoins, Albert Pyun parvient tout de même à s’en tirer avec les honneurs grâce au savoir faire de son chef opérateur George Mooradian qui livre une fois encore une superbe photographie bardé de filtre bleutées, d’autant que le format panoramique en 2:35 donne un vrai cachet cinéma et permet d’exploiter pleinement l’horizontalité du cadre au sein de ses dédales de couloirs labyrinthique en plus d’écraser les protagonistes afin d’accentuer artificiellement la tension. On retrouve également plusieurs têtes connus à la distribution tel que Shannon Elizabeth qui n’était pas encore devenue le fantasme de toute génération d’adolescent (American Pie) et qui passera ici le plus clair de son temps à chialer. Sinon, ce sont surtout des seconds couteaux récurrents ou héros du Pyun universe tel que Tim Thomerson dans le rôle d’un flic, Andrew Divoff, Norbert Weisser et j’en passe, bien que ce soit surtout Rutger Hauer qui trust la tête d’affiche même si l’acteur aura moins de 5 minutes de temps présence à l’écran dans le rôle d’un amérindien cul de jatte, ce qui pourrait presque être qualifié d’offensant pour leur communauté si ce n’était pas aussi marrant. Le hollandais s’est donc vu tartiné de fond teint et affublé de deux nattes tressés afin de faire illusion et paiera finalement sa contribution par une vengeance très personnelle avec un fauteuil roulant bourré d’explosif. Hormis cette petite pochade nanarde, on est en terrain connu, et on lui préférera d’autres succédanés tel que White House Down de Rolland Emmerich, bien plus fun et exaltant dans le genre.


Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !

Le-Roy-du-Bis
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les Durs à Cuire

Créée

le 12 juin 2024

Critique lue 9 fois

Le Roy du Bis

Écrit par

Critique lue 9 fois

Du même critique

Whiplash
Le-Roy-du-Bis
10

I’m Upset

On ne nait pas en étant le meilleur, on le devient au prix d’un travail acharné et d’une abnégation sans faille. Le talent n’est pas inné, il se développe et se cultive par un entraînement rigoureux...

le 17 juil. 2023

8 j'aime

21

Alien 3 : Édition Spéciale
Le-Roy-du-Bis
7

Le Projet Chaos

Parfois le sort ne cesse de s’acharner, et les majors Hollywoodiennes de produire de nouvelles suites et de nouveaux calvaires à faire endurer à leurs héroïnes comme Ellen Ripley. On lui avait enlevé...

le 14 août 2024

7 j'aime

La colline a des yeux
Le-Roy-du-Bis
8

Les Retombées

À Hollywood, on aime pas trop prendre des risques inutiles et les remake constitue des retombées financières garantie. Massacre à la tronçonneuse, Halloween, Vendredi 13... Evidemment, pour s’assurer...

le 19 oct. 2023

7 j'aime

3