Oh mon Dieu ! Qu'est-ce qui est passé par la tête de Benny Chan pour nous pondre un truc pareil ! Lui qui nous a habitué à bon nombre de très bons films policiers / d'action ces dernières années comme Invisible Target, Divergence ou encore New Police Story, pourquoi s'est-il lancé dans l'aventure City Under Siege, sorte de croisement entre le film d'action, la comédie, le drame et le film de mutant ! Le mélange est explosif certes, mais pas dans le bon sens du terme... Faire rire avec un film c'est bien, mais quand ce n'est pas volontaire, c'est qu'on a manqué le coche... Alors, City Under Siege, retour du nanar fantastique façon 80/90's ou simple ratage à 10M de dollars ?
Une chose est sûre, c'est qu'à part les combats, tout est complètement foireux dans ce film à commencer par l'histoire : plusieurs personnes vont inhaler un gaz toxique dans une caverne où l'armée japonaise faisait des expériences durant la seconde guerre mondiale pour créer des super guerriers. Leur corps va petit à petit se transformer, changeant leur apparence et leur donnant une force surhumaine. Comment voulez-vous déjà qu'avec un pitch pareil on arrive à faire un film sérieux... Non franchement, Benny Chan, dis nous quelles substances illicites tu avais ingurgité avant de commettre ce City Under Siege parce que ça doit valoir le coup d'essayer !
Si ce n'était que le scénario qui était foireux, ça ne serait pas trop grave. Mais lorsque tout le reste par en sucette presque deux heures, il n'y a que deux options qui s'offrent à nous : soit fuir ce film comme la peste... soit apprécier ce spectacle qui en devient jubilatoire tant il verse presque à chaque scène dans le nanar le plus total.
Le casting est complètement en roue libre. Aaron Kwok (Stormriders, 2000 AD) est énormissime dans son rôle de gentil garçon qui rêve de faire des spectacles de lanceur de couteaux comme son père mais qui est toujours cantonné au rôle de clown. Et durant tout le film, c'est un festival, surtout après que son personnage devienne célèbre et que celui de Shu Qi (Stormriders, Le Transporteur), absolument sublime, s'occupe de sa promo auprès du public à grands coups de publicités débiles où il cabotine à mort. Collin Chou (Blade of Fury, Flashpoint) Chou est pas mal également dans le too much. Chacune de ses « évolutions physiques » s'accompagne de son lot de grimaces bien forcées qui prêtent plus à sourire qu'à impressionner. Il faut dire que son faux corps et ses griffes n'aident pas vraiment...
Les dialogues du film accentuent cet aspect nanar du film. On nage dans le grand n'importe quoi, alternant entre phrases complètement niaises entre le couple Wu Jing (SPL) / Zhang Jing Chu (Seven Swords) présent uniquement pour apporter la touche Action du film, dialogues encore plus ridicules d'un Collin Chou toujours plus moche de par sa transformation qui déclare sa flamme à Shu Qi et même des passages de bla bla complètement inutile à tel point qu'on se demande si toute cette mascarade n'est pas volontaire. C'est tellement gros, ça en devient tellement énorme qu'on ne peut s'empêcher d'en rire.
Heureusement que quelques « vrais » bons moments ponctuent le film, à savoir les scènes d'action. Même si elles sont dans la mouvance du film, c'est-à-dire complètement too much et parfois bien crétines, elles sont assez impressionnantes et bien réalisées. C'est Ma Yuk Sing qui est aux commandes, ce dernier a déjà œuvré sur de nombreux films tels que Big Bullet, Dr Wai, ou encore plusieurs épisodes de la série des God of Gamblers. C'est par contre très aérien, surtout les combats impliquant le toujours impressionnant Wu Jing. Sans voler, les combattants font tous des bons incroyables et les câbles sont utilisés quasiment à chaque fois. Le final sur l'autoroute vaut le détour. Même si voir Shu Qi conduire un camion prête à rire, l'affrontement entre Collin Chou et Aaron Kwok est réussi dans son genre. Mais comme il fallait finir comme on l'avait commencé, le dénouement qui se voulait émouvant s'avère au final comique...
En fait, ce City Under Siege sent bon les séries B crétines des années 80/90 que le cinéma de Hong-Kong nous a offert, cette époque où tout était complètement fou, assumé, fun et souvent fauché. Sauf qu'ici, le budget est de 10M de dollars et là on se dit que Benny Chan est complètement barge. Ce mélange des genres, alternant scènes romantiques, gags bien cons et scènes de bastons entre experts en arts martiaux et humains-mutants, est à prendre absolument au 2ème voire au 3ème degré et rentre directement dans le top 5 des films les plus cons du cinéma de Hong-Kong de ces 10 dernières années.
Ce film est nul mais il est génial ! Ca peut paraître contradictoire mais pourtant c'est bien ça. Un vrai bon gros nanar qui fait du bien.
Note : 3/10 – Note nanar : 8.5/10