Pour les amateurs de comédies navrantes ?

'The naughty Stewardesses' (1973) fut parait-il un des plus grands succès du duo Al Adamson/Sam Sherman, alors rien d'étonnant de les voir capitaliser dessus en faisant une suite. 'Naughty Stewardesses' est loin d'être un chef d'oeuvre, mais c'est un film honnête, un peu fun et un peu coquin, surtout dans sa première partie. 'Blazing Stewardesses' quand à lui est probablement le pire film d'Adamson - et quand on connait sa filmo ça veut dire quelque chose !


Le "blazing" du titre est emprunté à 'Blazing Saddles' de Mel Brooks ('Le Shérif est en prison' en bon français) sorti l'année d'avant, il est donc pas étonnant de voir 'Blazing Stewardesses' lorgner vers le western, par ailleurs grande passion de ses réalisateur et producteur. En fait le western semble intéresser davantage Adamson que le mix de comédie légère et d'érotisme du premier volet, pour le remplacer par un indigeste mélange de comédie lourdingue et de western mollasson, passant complétement à coté de la recette de 'Naughty Stewardesses' (j'ai l'impression de survendre ce premier film : il n'est bon qu'en comparaison, ne vous y laissez pas prendre, ou du moins ne m'en veuillez pas si vous sautez le pas).


C'est donc l'histoire de nos trois hôtesses de l'air (Connie Hoffman et Marilyn Joi qui rempilent du premier volet, accompagnées cette fois de madame Adamson en personne, Regina Carrol) qui se font embaucher/proposer des vacances par un vieil ami riche, Ben Brewster. Après un petit vol en avion sensé justifier de leur profession (dont on se foutra complétement par la suite) les voilà donc accueillies dans le ranch de leur ami. Ce dernier veut en faire une sorte de casino mais visiblement il a invité ses clients avant d'avoir reçu tout le matériel. Et c'est là que le bas blesse, car une conspiration menée par la patronne du ranch voisin (qui convoite le pétrole qui se trouverait sur le terrain) tente d'intercepter le convoi qui doit faire la livraison.


Il est temps maintenant que je vous parle de la troupe de méchants : une bande de cavaliers en cagoule et cape noires qui dans une scène d'introduction bastonnent et tuent les employés... et qui accoutrés de la sorte font furieusement penser au Klan, version cheap, seulement en couleurs inversées (au moins ne sont-ils pas noirs de peau, ce qui aurait été encore davantage indélicat). Je ne pense pas que c'était volontaire (j'espère !), mais bon, voilà.
Bref, cette bande de malfrats participent à deux "attaques de diligence" qui sont visiblement voulues comme le point fort du film, le moment grandiosement épique, mais qui sont molles, mais molles... Adamson n'a jamais été un grand réal d'action (ni un grand réal tout court en fait) mais au moins fait-il généralement illusion, comme dans ses films de bikers ou dans 'Jessi's Girls' (d'ailleurs sorti la même années que 'Blazing Stewardesses' et un de ses meilleurs films, qui l'eu cru), mais là c'est le niveau zéro.


Mais là vous me dites, on est dans un film d'hôtesses de l'air, elles sont passés où ? Eh ben je me le demande ! Elles n'ont absolument aucune interaction avec l'intrigue principale et ne font qu'apparaitre dans des scénettes de comédie déconnectées du reste du film.
Comme dans ce passage où au ranch de la "méchante" elles assistent à un cours de prostitution (le ranch est en fait un bordel) durant lequel elles apprennent à refiler à leur place une poupée gonflable. Suivi d'un exercice pratique où notre hôtesse, bien embarrassée par son client aviné, doit attendre l'intervention de son amie pour soudainement "inventer" l'astuce de la poupée, comme si la scène précédente n'avait pas déjà tout mis en place. C'est l'un ou l'autre, film, si tu fais les deux ça ruine le gag !


Les gags sont de toute façon tous nuls. La faute à une écriture lourdingue doublée de comédiens qui font n'importe quoi. Par exemple Regina Carrol, qui de base n'a jamais été une bonne actrice, surjoue ici la gamine de 8 ans, et c'est sensé être drôle. J'ai aussi l'impression qu'elle porte une perruque, en tout cas ses cheveux sont bizarres.
Preuve de l'orientation plus explicitement comédie grasse, des rôles ont été écrit pour les trois Stooges. Mais Moe Howard (le dernier des Stooges d'origine) étant gravement malade (et bientôt mort) les rôles ont été attribués aux Ritz Brothers (les deux survivants). Les Ritz étant des sous-Stooges qui étaient déjà des sous-Marx, je vous laisse imaginer le niveau.
Il y a aussi un personnage complétement déplacé de Sheik arabe qui cherche du pétrole dans le désert avec une baguette, un personnage qui ne sert à rien (si ce n'est faire une blague raciste ?).


D'une manière générale, le film est très cheap. Le plus gros du film se passe dans une sorte de ranch dans le désert, avec un petit passage dans une fausse cabine d'avion qui ressemble pas à un avion, bref y a pas beaucoup de production value, comme disent les Amerloques. Il y a aussi de longs stock-shots de parade et de rodéo, entrecoupés de plans de réaction des acteurs (avec un décor qui jure avec les stock-shots). Honnêtement c'est ce qui fait le plus riche dans le film.


tl;dr: Fuyez, pauvres fous !

epikt
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le 13 août 2021

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epikt

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