ça fait (très) mal et ça fait du bien
Y a un truc qui m'agace souvent dans les films d'action, c'est leur intention (certes louable) de vouloir en faire "autre chose" en rajoutant du drame ou je ne sais trop quoi. Au final c'est dans 99% des cas pas plus subtil mais le rythme et l'intensité du film s'en sont pris un sale coup. Point de ça dans The Raid, qui après une minuscule scène d'exposition enchaine 1h35 de scènes d'action sur 1h40 de film.
Si on ne trouvera pas dans The Raid l'innovation formelle d'un Time and Tide (auquel on a envie de le comparer, tout simplement car depuis on n'avait plus pris un tel pied) c'est qu'il s'attache surtout à livrer un spectacle d'une efficacité sans faille, plutôt que de faire le fanfaron avec une mise en scène expérimentale. Ainsi la mise en scène est carrée, avec un soucis constant 1/ de rendre l'action lisible et 2/ d'en restituer l'intensité (rien que l'équilibre entre les deux n'est pas chose aisée, et ici jamais l'un n'empiète sur l'autre). Quand au scénar, ses ressorts narratifs classiques (inside-job foireux + motivation supplementaire du héros) sont focalisés sur la construction d'un récit sans bout de gras et terriblement efficace.
Tout est donc au service de l'action, et celle-ci est monstrueuse.
Ça débute par du combat à l'arme à feu, avec quelques jolies scènes, mais les choses sérieuses commencent vraiment une fois les munitions épuisées quand on s'affronte à coup de pieds, poings, couteaux et machettes (et autres armes improvisées dont on gardera la surprise). Je vais pas m'amuser à sortir des exemples, c'est un coup à citer 3/4 du film comme mémorable, mais je garde notamment un fort souvenir d'un combo tonfa+poignard particulièrement violent.
Pour le reste, malgré sa tête de jeune premier Iko Uwais est une grosse brute, et ne parlons pas de son antagoniste Yayan Ruhian. Quand aux cascadeurs ce sont des fous furieux, le film leur doit une bonne part de sa crédibilité et de sa brutalité.