Un groupe de policier mène une intervention (pas très officielle, apprendra-t-on assez vite) dans un immeuble qui sert de base à un groupe mafieux. L'objectif : faire tomber le parrain.
Un parrain qui, avec ses deux assistants, constitue le premier grand intérêt de ce film. Suivant le principe qui veut que plus le méchant est une enflure, plus le film est réussi, le cinéaste a créé un taré de premier ordre. Du genre à exécuter des mecs dans son salon, comme ça, juste pour le fun. Du genre, quand il n'a plus de balles, à finir le travail à coups de marteau. En gros, le mec sympa, affable, sociable, urbain.
Mais, nous, ce qu'on attend, c'est de l'action. Et on est servi : de l'action, dans ce film, il y en a. De la crade, de la sanglante, de la sombre. ça commence par des fusillades (et quelques explosions, genre frigo), qui occupent quasiment la première moitié du film (avec un nombre proprement hallucinant de balles tirées). La caméra virevolte dans tous les sens, elle s'accroche aux personnages qui se font trouer la peau, elle passe à travers les planchers, elle vole dans les airs. Il y a des ralentis qui, chez tout autre, auraient été rébarbatifs mais qui, ici, font monter la tension. Il y a des jeux d'ombres et de lumières. Et il y a tout un montage qui, sous certains aspects, nous évitent les scènes les plus brutales mais nous laissent supposer le pire.
la seconde moitié reprend le schéma du "seul contre tous". Après que les policiers sont décimés un par un (oui, je sais, ça fait bizarre, mais quand une subordonnée commence par "Après que", il faut mettre un verbe à l'indicatif), il en reste donc un seul vraiment valide, qui va progresser petit à petit vers le big boss, façon MacClane, mais en plus brutal. Et là, on quitte les fusils d'assaut. C'est parti pour les scènes de combats, les mandales, les bourre-pifs, de temps en temps agrémentés d'un peu de machettes, d'un coup de couteau par-ci par-là, et que tête qui s'éclatent contre un mur. Le sang gicle, les os se brisent. et surtout, les combats sont sacrément bien chorégraphiés.
Alors, il y a bien des défauts. Forcément, les ennemis arrivent par paquets de vingt, mais ils n'attaquent qu'un par un, histoire de se faire rétamer la tronche plus poliment. Forcément, la femme du héros est enceinte, et il pense à elle dans les moments de doute, et ça lui redonne la pêche, et ça repart mieux qu'avec un Mars. Forcément, la musique est parfois trop envahissante.
Mais l'ensemble se laisse voir avec plaisir. Et il y a un combat à trois qui est de toute beauté.
A voir, si vous n'avez pas peur de vous salir.