Sorti en 2001, Bleu profond fait suite pour moi à un film certes beau mais que je trouvais boursouflé, à savoir Suture. Ici, les deux réalisateurs jouent la carte du thriller classique, avec en tête d'affiche l'excellente Tilda Swinton, qui est la mère d'un ado dont le petit copain (plus âgé) meurt accidentellement tout près de chez eux. Elle va tout faire pour dissimuler le corps, jusqu'à ce qu'elle soit victime d'un chantage.
L'essentiel de l'action, si on peut dire, se passe autour du très beau lac Tahoe, où l'eau est si transparente qu'y cacher un corps ne suffit pas. C'est situé autour d'une forêt, et l'isolement de la famille correspond aussi au psyché de cette femme, dont le mari n'est pas là pour cause de travail, et qui gérer non seulement ce corps gênant, mais aussi la crise d'adolescence de son fils ainé, dont l'homosexualité ne sera jamais dite, mais aussi emmener sa fille à des cours de danse, et le plus petit, son beau-père qui va faire une crise cardiaque et tout ça en essayant de trouver l'argent du chantage. C'est aussi le fait que cette femme soit ordinaire qui m'a touché, plus que le chanteur joué par Goran Visnjic, qu'on voyait dans la série Urgences, qui semble d'une grande fadeur.
Après, je préfère prévenir qu'en guise d'action, c'est un peu l'encéphalogramme plat, et qu'il s'agit plus d'une atmosphère, d'une ambiance, et surtout de cette formidable actrice qui se débat comme une diablesse pour tout gérer. Pas de quoi se relever la nuit, mais c'est agréable de voir un polar posé.