Avant d’être pressenti pour Mission Impossible 3 et de réaliser des films aussi musclés que Smokin’ Aces ou L’Agence Tous Risques, Joe Carnahan réalisait des films fauchés.
Blood, Guts, Bullets and Octane est son premier film. Tout un programme. Malheureusement, Carnahan n’avait que 7.000 dollars pour parvenir à ses fins. Et avec un titre comme ça, impossible de la jouer petit bras. Joe Carnahan l’a bien compris et ringardise une bonne frange du cinéma avec cette comédie très drôle et très noire toute aussi musclée qu’intelligente, avec quelques plot twists efficaces et surtout une énergie débordante (comme en témoigne cette séquence d’ouverture qui est un montage alterné entre les techniques de vente agressive des deux protagonistes principaux) qui pêche parfois dans la rigueur ou encore dans le jeu d’acteurs, avec des types qui ne sont absolument pas professionnels et qui manquent de présence. Joe Carnahan, en revanche, est absolument parfait en insupportable vendeur bouseux qui se rêve gangster et Ken Rudulph assure en agent du FBI dépassé par les évènements. Bien sûr, tout n’est donc pas parfait, le scénario est trop ambitieux et dépasse un peu les moyens du film mais le film n’est jamais réellement raté.
Blood, Guts, Bullets and Octane montre à quel point le futur réalisateur de Smokin’ Aces a toujours été doué et à quel point il a su progresser au fur et à mesure que sa carrière avance. C’est donc un indispensable pour ses aficionados.