Méfiez-vous des camps de vacances.
Sleepaway Camp, très anonyme en France, avait pourtant été culte dans les années 80. Ses suites ne furent pas toujours à la hauteur du premier opus (pour ne pas dire à chier), mais depuis quelques années des bruits coururent sur une collecte de fonds pour tenter de faire revivre le mythe. Et devinez quoi ? C'est chose faite ! Le grand retour de la — plus ou moins — célèbre Angela est une vraie réussite, et l'on retrouve tout ce qui faisait du premier une oeuvre unique et très parodique. Dès le début la connerie pointe son nez, notamment avec l'apparition d'Isaac Hayes dans le rôle de chef, le même qu'il tenu à une époque dans South Park. Les blagues sont débiles, dont les pets enflammés ou la purée dans la gueule, ou encore un flic improbable parlant avec une boite vocale. On appréciera d'ailleurs le clin d'oeil au premier opus, avec un slash dans lequel un des cuisiniers terminait ébouillanté dans une friteuse. Pour le reste nous avons toujours le droit à des meurtres complètement tirés par les cheveux, dont une scène d'arrachage de bistouquette au fil de nylon qui est à mourir de rire (bien qu'un poil trop longue) ou encore un type bouffé par des rats la tête coincé dans une cage à oiseaux; de la pure jubilation.
Bref, Blood Camp est le retour aux origines que l'on attendait tant, et il est facile de comprendre pourquoi. Le réalisateur du film instigateur, Robert Hiltzik, qui avait laissé les commandes à d'autres pour réaliser ses mauvaises suites, est venu reprendre les rennes pour redorer le blason du culte.
Certes ça ne vaut pas l'original, et le tout est téléphoné à un point tel que l'on devine dès les premières minutes qui est le tueur. Hiltzik ne voulait certainement pas imposer le moindre suspense, et l'on comprend aisément pourquoi, rien à foutre de qui est le tueur, tout ce que l'on veut ce sont des meurtres amusants comme à la belle époque, chose que l'on avait pas vu depuis, si ce n'est dans le débilement délirant Club Dread.
Chose très appréciable, une bonne partie du casting d'origine est revenue, dont Felissa Rose, qui incarnait le slasher, ce qui ne manquera pas de plaire aux puristes.
Pour conclure, si vous étiez fan de Sleepaway Camp, et que ses suites vont ont déçu, vous trouverez ici le chaînon manquant qui remet les pendules à l'heure. Ceux habitués à des slashers plus contemporains, plus conventionnels, et plus fortunés auront du mal à adhérer à cette production venue d'un autre siècle, avec ses situations obsolètes et ses effets-spéciaux approximatifs.
Mention spéciale pour Felissa Rose, qui reprend ici son rôle (et nous sert le même visage mythique qu'elle affichait à la fin du premier opus), qu'elle n'avait pas endossé depuis 1983, et qui comme les survivants qui sont revenus pour cet épisode, a signé pour un nouveau, prévu pour 2012. On en salive d'avance !
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