C'est l'histoire de Henry Cavill, bien avant qu'il devienne le mec le plus cool et le plus sexy de la planète, qui en a un peu rien à foutre d'être dans le film sur certains plans et qui a l'air d'avoir hâte de se barrer de ce tournage en Roumanie...
C'est l'histoire de Dominic Purcell qui, comme dans l'intégralité de sa carrière, à toujours l'air d'un saint-bernard perdu dans une piscine à balles... ou alors qui se demande ce qu'il y a au menu du buffet ce soir, au choix... Et qui porte une armure faite en nonosse en plastique, ça semblait important de le préciser même si elle ne sert strictement à rien dans le film...
C'est l'histoire de Michael Fassbender dont les origines teutonnes ont bien servies puisqu'il joue un nazi envoyé par un Hitler fasciné par l'occultisme en 1940, et qui continue tranquillou pépère sa vie d'occultiste fan des runes antiques en 2009 mais cette fois avec un maquillage dont je n'arrive toujours pas à savoir s'il était dégueulasse ou pas, dont la première apparition le rend sacrément impressionnant de menace jusqu'à ce qu'il se mette à courir comme un simple demeuré, et qui n'arrive pas à rentrer dans une maison parce que des fermiers immortels mais pas trop ont fait un dessin claqué des fesses sur les portes et les fenêtres pour le bannir (faut admettre l'effort du scénariste pour pas que le film se finisse au bout de 30min)...
C'est l'histoire du cheval zombie ramené à la vie le plus dégueulasse de l'Histoire du Cinéma et qui ne fait pas du tout des bruits de cheval parce que le mec qui s'occupait du mixage sonore a dû se gourer de dossiers "bruit.mp3" sur son ordi, et ça... on va dire que ça rend le film unique en son genre... enfin je crois...
C'est l'histoire de Patrick Tatopoulos, le mec qui était le chef décorateur de Dark City, Total Recall (2011), Batman v Superman et Justice League (les deux versions), et a bossé sur les effets spéciaux d'Independence Day, Stargate, 2012 ou encore le Dracula de Coppola... mais aussi ceux de Super Mario Bros., Spawn ou encore Battlefield Earth... Je vous laisse deviner de quel coté se trouve Blood Creek...
C'est l'histoire de Joel Schumacher, incroyable réalisateur sous-coté capable du meilleur (Chute Libre, Génération Perdue, Tigerland) comme du pire (Batman & Robin, ce seul genre de film capable d'entacher une filmographie complète à tout jamais) et qui se trouve dans cette partie de sa carrière où ça sentait plus le sapin et la naphtaline que la fraicheur et l'inventivité dont il pouvait faire preuve (malgré quelques fulgurances par-ci par-là)...
C'est l'histoire d'un scénario à la Wolfenstein sans budget, tourné dans une ferme en Roumanie avec un conteneur qui fait passer la lumière du jour alors qu'il fait nuit, avec des stars montantes ou provenant de séries pour faire des économies, montrant le parfait exemple de ce qu'était une pure production low-cost comme Lionsgate était capable de produire à cette période...
C'est l'Histoire du cinéma avec un grand H et un petit c qui ne méritait pas forcément cela mais dont les amoureux DE Cinéma avaient besoin...
C'est l'histoire de Blood Creek, du cinéma bis claqué au sol, complètement con et fauché, pas forcément fait avec amour ou avec talent mais totalement généreux dans sa connerie et sa proposition de cinéma régressif... Et ça ne fait toujours pas de toi un bon film mais ça permet d'aimer le Cinéma un peu plus après le visionnage, sans que l'on sache forcément pourquoi ni si on a aimé le film ou pas... Peut-être que c'est pour ce genre de film ravagé du ciboulot mais qui arrive quand même par te surprendre (pour de bonnes ou de mauvaises raisons) que j'aime autant le Cinéma et que je l'aimerai toujours, qui sait...