(Seulement) distribué par Troma, le slasher Blood Hook se distingue de la prolifique concurrence de l'époque aussi bien par son lieu d'action, un village de pêcheurs, que par le mode opératoire de l'assassin, pêchant littéralement ses victimes à l'aide de gros hameçons permettant de les éventrer et/ou de les attirer dans l'eau.
Une idée de mise à mort bien moins fun en mouvement qu'à l'écrit (ou sur l'affiche), totalement desservie par la mollesse et la platitude de la mise en scène, sans compter la durée excessive (1h46) du film pour ce qu'il raconte, soit le retour d'un jeune homme (un des rares "final boy" du genre) dans le village où il passait ses vacances enfant, avant la disparition de son grand-père, qui deviendra le terrain d'un jeu d'un meurtrier profitant d'un concours de pêche au brochet pour semer la terreur.
Un film manquant franchement de pêche en plus de son traitement beaucoup trop sérieux, mais s'avérant par moment sympathique de par l'ambiance distillée, en faisant la part-belle à la (vraie) ville d'Hayward dans le Wisconsin, connue pour son monument: un brochet géant visitable, que l'on verra à plusieurs reprises dans le film, mais qui ne servira malheureusement pas pour les séquences horrifiques.
Les personnages ne seront pas vraiment mieux lotis, en particulier les touristes qui sont soit inintéressants (les jeunes, malgré une bonne réplique: "-Ils rappliquent tous du sud, ils viennent de l'Illinois"), soit agaçants (la famille de beaufs), là où les locaux sont plus agréables à suivre grâce à la sympathique Bev, mère célibataire pleine d’énergie, qui apporte un peu de bonne humeur de par son attitude. Ce qui est quand même assez peu.
Je retiendrais surtout de tout ça quelques légers effets gore sur la fin (la manière dont sont entreposées les victimes) qui rendent bien et le motif du tueur qui, aussi capillotracté soit-il, témoigne d'une certaine recherche (que l'on n'attendait pas forcement) dans le scénario.
Pas le meilleur slasher affilié à l'univers de Lloyd Kauffman et Michael Herz.