Quand un réalisateur tient le fil de votre attention bien accroché et qu'il en profite pour vous frapper émotionnellement jusqu'au bout, auprès de qui peut-on porter plainte? A l'heure où je vous parle, je ne pense pas m'être encore remis de l'effroyable tristesse qui coule des dernières images après avoir subi, à bout de souffle, la conclusion sanglante d'un film qui aurait pu finir de manière lumineuse.
Le scénario de Bedevilled est celui d'un fait divers. Une jeune femme revient sur les traces de son enfance pour reprendre contact avec sa meilleure amie. Elle a grandi à Séoul et a perdu les manières et les coutumes de son village pour devenir une femme d'affaire de la ville. Quant à son amie, elle est restée sur place, a eu une fille avec un homme de l'île, une île isolée comme piégée à une autre époque, et continue de vivre en rêvant une vie ailleurs. De passage en voyage d'agrément, l'une ne fait que profiter de sa visite et reste à l'écart, témoin partial d'une misogynie ambiante qui tend, pas à pas, vers l'horreur.
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