"Ici, on ferme les yeux sur certaines choses" (pas dit avec l'accent Corse)
"Je ne crois pas que tu as de solution" s'entend dire la citadine par la paysanne qui p(r)endra donc les 'choses' en 'mains'...
Une fille de la campagne rêve d'en partir et d'aller travailler et vivre à la ville comme son amie d'enfance (j'ai pensé que c'était sa soeur). D'autant que cette sorte de Schpountz rêveuse est une esclave (comme récemment Lazzaro dans un film d'Alice Rohrwacher mais qui lui était ""heureux").
Elle est d'autant plus pressée qu'elle vient de comprendre que ses conditions de travail et viols collectifs, seront aussi le quotidien de sa petite fille, encore une enfant.
L'inceste, les viols, la pédophilie et le machisme existent donc aussi en Corée.
Je commençais à ne les croire que des tares françaises et surtout catholiques... selon nos infos, nos cômiques et sorties de docs&films.
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Dans 'La Jument verte' de Claude Autant Lara en 1959, en campagne aussi, l'arrivée du postier coupe court à un viol collectif organisé par Bourvil sur l'adolescente d'un clan adverse.
Jolie communauté qui m'est revenue grâce à celle de cette ile coréenne mais dont ses criques pourraient tout aussi bien être les nôtres, en Corse ou à Marseille...au hasard.
Cette micro société sur l'île est un peu notre monde à peine exagéré si on en croit les statistiques: ces Affreux, sales et méchants et la manière dont la Dupont Lajoie ferme les yeux, c'est nous tous.
Et la visite, non pas d'une postière mais d'une banquière , ne change pas les habitudes de l'île.
Surtout que cette visiteuse est tout aussi lâche et complice passive que nous tous.
Nous découvrons que cette vocation de collabo est de naissance et a commencé dans son enfance.
On est alors presque pas surpris qu'elle soit devenue une banquière qui refuse un prêt à une petite vieille au début. Prêt auquel elle avait droit et qu'elle obtiendra d'une autre banquière moins obtus et tordue.
Ce refus de prêt à une vieille et la guerre de promotion et la pression de ne faire ou pas du sentiment, m'ont fait craindre un remake du bon 'Jusqu'en Enfer' de Sam Raimi où sa banquière était punie pour sa méchanceté.
Je pensais ici que la banquière allait payer sa méchanceté et lâcheté en devenant victime de ce dont elle n'avait pas parlé et dénoncé: je croyais qu'elle allait finir à la place de l'esclave.
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Un film aussi et surtout sur la complicité des vieilles femmes (anciennes victimes?)
dans les cas de pédophilies, de maltraitance et violences conjugales et inceste.
Un rappel que le patriarcat tient aussi par la complicité et la violence des femmes, des soeurs etc. envers les autres: il suffit d'écouter les témoignages d'entretiens d'embauche ou d'auditions de femmes passées par des femmes...dont certaines faisaient d'excellentes zélées gardienne SS ("Aufseherin") dans de nombreux camps de concentration nazis.
Donc l'Europe n'a aucune leçon à donner à cette micro île coréenne.