Dans une ruelle mal famée une femme attend le chalant. En voilà un qui se présente, ils se tournent autour, je sais pas trop ce qu'ils sont sensés faire. Soudain surgit une sorte de gugus au maquillage vert grotesque qui les dézingue d'une seul geste. Puis il trucide un flic sorti de nulle part, puis une donzelle sortie de nulle part, puis un second flic sorti de nulle part. Ensuite, il envoie la tête du flic par la poste à la brigade des homicides.


Ainsi commence 'Blood of ghastly Horror', série B signée Al Adamson, un habitué de ce genre de forfaits. Ensuite, ça se complique et c'est pour le moins confus. 'Blood of ghastly Horror' est en effet ce qu'on appelle un 2-en-1, c'est à dire un film monté à partir de séquence d'un premier film qui sont réutilisées, agrémentées de scènes additionnelles, dans un second film.
Si j'en crois Nanarland (qui a consacré un portrait à Adamson), ce serait même un 3-en-1 : il y aurait en effet deux couches de rajouts à l'histoire de vol de bijoux et de kidnapping de 'Psycho a Go Go' (un film réalisé par Adamson quelques années avant), une première avec une histoire de docteur qui implante une puce électronique dans le cerveau du bad-guy, une seconde avec le zombie qui tue les flics et une histoire de vengeance tirée par les cheveux.
Si dit comme ça ne veut rien dire, c'est qu'effectivement ça n'a aucun sens. Et le casting qui, à une exception prêt, change d'une période à l'autre, ne rend pas la compréhension plus aisée, et participe à l'aspect patchwork de l'ensemble.


Bon point, les nouvelles séquences sont mieux que celles recyclées.
D'une part parce qu'elles trainent moins en longueur. 'Psycho a Go Go' était en effet un chef d'oeuvre de remplissage que Adamson n'a pas jugé digne d'être élagué. On peut pas dire que les séquences additionnelles soient particulièrement rythmées, c'est même plutôt mou, mais au moins elles ne sont pas diluées à l'extrême afin de gonfler artificiellement la durée du film.
D'autre part parce qu'elles ont un petit goût suranné un peu nanar, avec des couleurs rigolotes, des décors mignons de laboratoire de savant fou à base de fioles remplies de liquides colorés et des maquillages dignes du 'Lac des morts-vivants'. C'est croquignolet, quoi.


tl;dr: 'Blood of ghastly Horror' a le mérite d'être moins chiant que 'Psycho a Go Go' à qui il emprunte plus de la moitié de sa péloche, et le coté absurde des ajouts le rend un peu rigolo. Recommandé si un soir vous avez pris des substances et vous cherchez quelque chose pour vous aider à trouver le sommeil.

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le 13 août 2021

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