Coup de pas de Boll
Généralement, sauf en cas de grosse colère suite à une maltraitance cinématographique, je n'aime pas trop parler des films que j'ai trouvé mauvais. Ils m'ont déjà fait perdre une heure et des...
le 11 oct. 2012
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À la question «est-ce que je m’attendais à ce que ce film soit mauvais ?», la réponse est bien évidemment «oui». Attendez, pour commencer, c’est Uwe Boll aux commandes. Déjà, rien qu’avec ça, on annonce le niveau. On rajoute Michelle Rodriguez dans le casting (non pas que j’ai quelque chose contre cette actrice, mais il faut bien avouer qu’elle a joué dans beaucoup de films... franchement pas terribles), et on commence à flairer la médiocrité. Et quand on se penche sur le synopsis... «Rayne est mi-humaine mi-vampire. elle décide de se nourrir de vampires et devient BloodRayne. Elle se joint deux chasseurs de vampires». Autant dire que... ça s’annonce bien. Mais je m’égare.
Donc... Au niveau de l’histoire, c’est... C’est... Euh... Simpliste. Bon, je ne m’attendais pas à un scénario très développé, mais là, c’est quand même minimaliste. Ce qui est absolument fantastique, c’est que Guinevere Turner (scénariste) ne savait visiblement comment pas introduire son histoire, ce qui donne lieu à plusieurs scènes de monologues durant lesquelles Kristanna Loken (dans le rôle-titre) se contente d’être inexpressive, avant de passer au niveau suivant. Oui, au niveau suivant. J’ai l’impression de voir un joueur qui n’en a rien à foutre du scénario devant les cinématiques du mode «Histoire» d’un Mortal Kombat. Pour ceux qui l’ignorent, en gros il s’agit de trois lignes de dialogues entre deux bastons sanglantes.
Sauf qu’en guise de bastons, on a des scènes d’action parmi les pires qu’il m’ait été données de voir. C’est mou, mal chorégraphié, il n’y a guère que Michelle Rodriguez et un prêtre sans nom qui semblent à peu près savoir quoi faire de leurs armes (et encore, on dirait qu’ils ont peur de blesser leur comparse). Et, cerise sur le gâteau, lesdites armes n’ont pas l’air aiguisées et puent l’acier bon marché à trois kilomètres. Mais si, vous savez, cet acier inoxidable dégueulasse dont on se sert pour fabriquer des épées fantasy vendues trois fois trop chères dans toute boutique de souvenirs située à proximité d’un site vaguement médiéval.
Et puisqu’on entre sur le terrain des accessoires, parlons des costumes. Je ne sais pas ce qui était en charge de ce département, mais soit il n’en avait plus rien à foutre, soit il y a eu du gros pétage de câble. Rayne porte le même costume du début à la fin (je suppose que c’est pour nous éviter de confondre ce personnage insipide avec un autre), et j’ai été surpris de ne pas trouver de fermeture éclair dessus. Alors que le reste du casting porte des costumes qu’on considérerait valables en convention médiéviste ou en jeu de rôle grandeur nature, le sien semble tout simplement sortir de la boutique de mode alternative/métalleuse la plus proche. Alors, oui, c’est seyant, mais ça a surtout l’air d’être en synthétique.
Résumons. Nous avons donc une histoire mal exposée et franchement mauvaise. Les scènes d’action ne viennent absolument pas compenser cela. Les costumes sont mauvais. Le jeu d’acteur rattrape-t-il vaguement tout ça ? Et bien... De manière surprenante, non. Michelle Rodriguez joue le rôle de sa vie, celui de la femme badass, Michael Madsen a l’air de perpétuellement se faire chier (mais on va dire que son personnage est désabusé), et pour le reste on oscille entre un Meat Loaf qui en fait deux fois trop et une Kristanna Loken qui ferait passer Mila Jovovich pour quelqu’un d’expressif. Moi qui jusqu’ici pensait qu’en 2003, elle se contentait d’être inexpressif pour mieux incarner un Terminator, j’ai pu me rendre compte que non, c’est juste qu’elle n’est visiblement pas au courant que des terminaisons nerveuses lui permettent d’actionner les muscles de son visage. Ou alors elle ne veut pas avoir de rides, au choix.
Bon, essayons de trouver un point positif à ce film. Est-ce que le rythme y est ? Est-ce que c’est assez mauvais pour être drôle. Et bien, non. Non, non, et encore non. Enfin, si, le rythme est relativement soutenu, sur le papier. Mais, comme les scènes d’action ne sont absolument pas prenantes, et bien on ne s’en rend pas compte. De manière assez surprenante, les scènes les plus gores ont une certaine esthétique, avec du sang épais, une approche extrêmement viscérale de la chose. Je dirais même qu’à leur manière, elles sont réussies. Bon, cela ne m’empêche pas d’avoir l’impression qu’on a pris 95 minutes de ma vie, qu’on les a étirées, et qu’on les a étalées sur une bobine de film. Autant King Rising, du même réalisateur, parvenait à être drôle de nullité, et fait franchement un super film à regarder entre potes après quelques verres d’alcool, autant regarder BloodRayne est une perte de temps au sens le plus littéral du terme.
Après, ça n’est pas le plus mauvais film que j’ai pu voir. C’est pour ça que je lui met un 2/10. Parce que bon, y’a quand même... Euh... Y’a le mullet de Meat Loaf ! Ça vaut le coup d’oeil, ça ! Et puis la coiffure de Michael Madsen ! Et... Euh... Bon, y’a des femmes nues, aussi (oui, j'en suis là, mais je voudrais bien vous y voir, c'est pas facile de défende ce film). Et du gore pas dégeulasse. Enfin, si. Enfin bref, vous l’aurez compris, ce film n’a vraiment pas d’argument valable pour qu’on le regarde. Sauf à aimer la nullité, mais malheureusement, c’est un navet, un film tellement mauvais qu’il en est mauvais. Ne faites pas la même erreur que moi, passez votre chemin.
Ou pas, hein, vous êtes libres.
Créée
le 24 juin 2016
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