Bloodsport, c'est quand même le pinacle du grand écart (je me suis arrêté de compter à 6, et même pour un Van Damme c'est énorme). Avec Miss Gothic, c'est d'ailleurs devenu la base de notre système de notation JCVD afin de déterminer la qualité d'un film dans lequel évolue "The Muscles From Brussels": un split, bof, deux splits, ça devient sérieux, trois splits, à voir, etc...autant vous dire qu'avec cette profusion de "je me pose oklm sur mes coucougnettes", qu'elle soit aérienne, au sol, entre deux chaises ou même au balcon, Bloodsport fait définitivement partie des incontournables.


Tandis que Van Damme galère comme jamais avec son anglais, il rencontre Ray Jackson (Donald Gibb), ce qui donne lieu à bon nombre de scènes crypto-gay, voire pas crypto du tout vers la fin. Le duo a le mérite de fonctionner, ce qui procure du plaisir, ou de l'amusement tout du moins, lors de quelques séquences comme celles du Dim Mak ou encore leur combat sur borne d'arcade. De son côté, Bolo Yeung a toujours plus de poitrine que n'importe quelle femme avec qui il a pu tourner, il est très méchant et Newt Arnold nous le rappellera maintes et maintes fois, un acte cruel et gratuit après l'autre. Un petit hommage à son ami le grand Bruce au passage nous rappellera qu'au fond il sait avoir du cœur, pour preuve les deux-trois rôles de gentil qu'il a obtenus au cinéma, dont un dans le succulent TC 2000. Ca envoie du rêve. L'histoire de ce biopic (vous marrez pas, c'est bien un biopic – certes boudé par le principal intéressé vu qu'il s'est embrouillé avec Jean-Claude entre autres pour cette oeuvre, mais tout de même), c'est celle de Frank W. Dux, militaire qui va donc fuir les USA afin de participer à un tournoi illégal et dangereux d'arts martiaux, et ainsi honorer Tanaka (Roy Chiao, qui a lui aussi joué aux côtés de Bruce Lee), son shidoshi (vous inquiétez pas, si vous n'avez pas compris, c'est répété et expliqué et montré cinq ou six fois en une heure trente de film, au cas où vous l'auriez oublié entre deux ralentis). Forest Whitaker ramène son ptosis unilatéral et nous gratifie de l'une de ses meilleures prestations...non j'déconne, il est mauvais, comme les autres. Du coup je pense que c'est définitivement un très bon, car après tout, un acteur capable de se mettre au niveau de ses collègues, aussi bas ce dernier soit-il, tout ça pour le bien d'un film, cela ne peut être qu'un signe que nous sommes en présence d'un grand, et force le respect.


Revoir Kickboxer en HD récemment m'aura permis de me rendre compte qu'il avait le mérite de proposer un semblant de sens de la composition, par le biais de quelques plans vraiment esthétiques, et un certain nombre de scènes qui peuvent être qualifiées de marquantes (à ce titre, la mise en scène de l'introduction du personnage de Tong Po, par exemple, est exceptionnelle). Rien de tout cela ici, tous ces artifices, ça en caresse une au réalisateur, sans lui déplacer l'autre. Faut avouer, Bloodsport est laid, les transitions sont dégueux, le montage random. Reste du kitsch, à l'image du défilé de coiffures toutes plus risibles les unes que les autres – et SO 80's – de la poupouffe - que Dux lèvera, dans une scène que nous ne verrons pas, bien évidemment. Les donzelles en quête d'un bout de fesse musclée se consoleront, on aperçoit quand même JCVD remettre son slip après coup (l'expression est opportune, me direz-vous). Trop point n'en faut, après tout, Dux doit faire son trou. La musique est à l'avenant, avec les synthés et les «KUMITE» scandés dans la chanson titre. Les combats sont bien filmés dans l'ensemble, et bien dans leur époque, avec la tonne de ralentis, de grimaces, de «YAAAAAAAAH !» et de poses de rigueur. Un an avant Kickboxer, Michel Qissi (crédité en Michelle, je ne sais pas comment il l'a pris à l'époque) donne le tongpo dans un combat contre Chong Li avant que ce dernier ne lui démolisse le tibia façon Bolo-niaise.


All in all, Bloodsport, tous les coups sont permis fleure bon une époque, reconnaissable entre toutes. C'est un film de ma jeunesse, cela doit d'ailleurs expliquer pas mal de choses sur moi. Ne comptant que sur la fibre nostalgique que j'espérais titiller, je pensais être en mesure de monter ma note en le revoyant, mais au delà du caractère vieillot de l'ensemble, le film est vraiment trop maladroitement exécuté pour emporter une adhésion plus franche. C'est donc plus un coup miteux qu'un kumite, mais qu'importe le visuel, on sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher...

Gothic
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le 23 oct. 2016

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