Director’s cut
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L'acteur Lawrence Ng (connu pour son rôle dans Sex and Zen, 1991) endosse le rôle d'un « homme à la maison », Chen Siu Hsiong. Sans emploi et de nature faible, son quotidien est régi par les tâches ménagères d'un foyer à trois qu'il partage avec son père et sa petite sœur. Le premier travaille au champ toute la journée, la seconde passe son temps à se faire peloter par son petit ami. Son père ne le comprend pas et une incommunicabilité s'est instaurée entre eux. La relation avec sa sœur est tout aussi tendue puisqu'elle ne lui donne pas une once de respect. Il est la risée des gamins du coin et ses voisins ne le trouvent pas « normal ». En effet, c'est un homme et il se comporte en ménagère modèle. Si nous ne le découvrions pas en cellule au début du métrage, nous pourrions en rester là et laisser ce brave type sans personnalité dans sa souffrance silencieuse. Bloody Beast reprend ici une trame quasi-similaire à un Daughter of Darkness, sorti un an avant. Un long flash-back va alors revenir sur ce qui a amené le personnage principal derrière les barreaux. Chen Siu Hsiong se raconte à des policiers peu finauds dont l'un est tenu par « la magnifique » sale tronche qu'est William Ho.
Si le personnage de Lawrence Ng semble être une victime comme l'était Lily Chung dans le film de Ivan Lai, un élément perturbateur va déclencher une folie meurtrière en lui. Il va se muer en un assassin prenant pour cible des jeunes mamans qui ont des bébés encore allaités. Trauma du à l'enfance ? Sans doute. Richard Yeung comme bon nombre de ses collègues hongkongais ne se préoccupent guère de se pencher là-dessus, préférant les conséquences à mettre en scène. Bloody Beast offre alors un premier meurtre d'une violence inouïe et gagne sa classification triangulaire marquée au fer rouge. Violent, sanguinolent, pervers et corps dénudés sont la panache de cette œuvre horrifique ponctuée par une musique participant à l'ambiance flippante. Lawrence Ng aka Chen Siu Hsiong pénètre de plein pied dans une spirale meurtrière qu'il ne peut refréner. Il se mue en son double sanguinaire par une transformation vestimentaire tout en s'armant de son marteau. Il retire ses lunettes, se coiffe d'une casquette et s'habille d'une tunique assortie. L'objet de la mort (le marteau) devient un objet fétichiste, extension de son sexe frustré au passage à l'acte.
Le dénouement de Bloody Beast se révèle comme un soulagement pour Chen Siu Hsiong. On sent le personnage tiraillé et ravi que sa part sombre soit stoppée dans son élan. Ce film divulgue la part obscure en tout à chacun. Il est intéressant de découvrir sur la fin un Chen Siu Hsiong traqué et « malade » dont son père jusqu'alors évincé (et ne voulant pas voir) perçoit enfin sa détresse. L'amour père/fils réside contre et envers tout, élément déclencheur du rapprochement. Il en sera malheureusement trop tard (comme souvent dans ces productions) pour ces personnages que le Mal aura dépassé et fait prisonnier de sa coupe. La rédemption, on la connaît et ce dernier plan est lourd de sens.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/02/13/bloody-beast-1994-avis-critique-review/)
Créée
le 18 févr. 2012
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