Un peu étonné de voir ce biopic aussi rarement rediffusé, et cette fois-ci seulement sur la très obscure et lointaine D17...
J'en avais un très bon souvenir de ce film de Ted Demme et, vu son casting et sa qualité générale - la moyenne SC est pas mal du tout -, son anonymat demeure pour moi un mystère... Pas assez d'action peut-être ? C'est bien possible. En tout cas, si la mise en scène n'a effectivement rien d'extraordinaire, l'histoire et l'ascension de ce jeune américain de Boston, brillant et plutôt cool, grimpant peu à peu les échelons du trafic de drogue des années 70, via la Californie, le Mexique, puis la Colombie, jusqu'à devenir le bras droit de Pablo Escobar, possède d'autres atouts...
Evidemment, on est loin d'un Scarface et de son Tony Montana, haut en couleur. Il n'y a pas non plus la grande violence qui caractérise habituellement ce genre de films. Mais l'ensemble s'avère excellemment bien conté et le rapport du héros avec ses parents m'a particulièrement passionné. Effectivement, son père a beau se tuer à la tâche, maman veut de la thune et, déçue car son "bon mariage" - selon ses mots - n'est plus, le quitte régulièrement pour finalement revenir à chaque fois, ne trouvant probablement pas mieux ailleurs... Tu m'étonnes. La mère de Georges est une femme cupide et soucieuse du qu'en-dira-t-on, c'est une évidence. On se demande même comment son mari (Ray Liotta, cette fois-ci très bon) peut l'aimer à ce point. D'ailleurs, le petit Georges finira par le préférer à sa mère. Tu m'étonnes. Bis. Le pire étant qu'elle ne se rendra jamais compte qu'elle a très certainement influencé son fils dans son désir de grande fortune à tout prix...
Georges sera par ailleurs bien malheureux avec les femmes, et notamment avec le personnage interprété par la jeune et jolie (même en jogging bleu fluo) Pénélope Cruz, portrait sexy, hystérique et sous cocaïne de sa mère. Quant à sa fille, rendez-vous à la dernière séquence du film...
Entre temps et sans transition, Georges passera par la case prison, faculté du crime où il rencontrera le type (excellent Jordi Molla que je ne connaissais pas) qui le branchera avec Escobar, pour diverses fortunes...
Alors après, on ne peut clairement que se demander si le héros - incarné par un très bon et très transformiste Johnny Depp - n'est pas un peu édulcoré... Le mec paraît bien trop gentil et trop réglo, mais bon, je le connais pas en vrai le mec moi, alors dans le doute...
Enfin, ce Blow, à la photographie très colorée, ne nous lâche pas d'une semelle grâce à son rythme efficace, son interprétation sans faille et son ton si particulier. Quant à son épilogue, nostalgique et particulièrement humain, il m'a encore une fois chopé. D'où ma générosité.
Pas un chef-d'oeuvre, mais un très bon moment à passer, très bien ficelé et sans aucun temps mort.