Viré du "Prince de New York" (qui sera finalement réalisé par Sydney Lumet), Brian De Palma pensait mettre en scène avec "Blow out" un petit film à modeste budget mais accouchera d'une pièce maîtresse de sa filmographie malgré son échec en salles. Comme il l'avait fait précédemment avec son merveilleusement malsain "Pulsions" (où le cinéaste détournait le "Psychose" d'Hitchcock en l'intégrant à l'univers du giallo), De Palma reprend la trame du "Blow up" d'Antonioni (un photogtaphe tente de résoudre un crime à l'aide d'une photo) en le mixant avec le "Conversation secrète" de Coppola, fusionnant l'approche des deux oeuvres (l'image pour l'une, le son pour l'autre) afin de construire son propre film. En résulte un exercice de style absolument bluffant, virtuose et tendu, réflexion fascinante sur l'illusion et le pouvoir des images (et par extension du cinéma), offrant un lot incroyable de séquences mémorables dont un final déchirant et d'une cruelle ironie, figeant à jamais dans nos esprits le visage torturé d'un Travolta ici magistral.