Fusion entre Blow-up et Conversation secrète, Blow out n'est pas aussi profond que les films auxquels il fait référence. Le fond est plus léger, et c'est l'aspect thriller qui prime. Et même si les transitions entre ses nombreuses scènes d'anthologie s'avèrent décevantes, même si l'intrigue n'est pas parfaitement ficelée car trop expéditive, ce n'est pas bien grave. Car ses moments forts en font définitivement un incontournable, hyper bien construit.
Entre son prologue gag repris en version sordide à la fin ; son générique digne de ceux de Saul Bass ; son incroyable scène nocturne dans le parc avec ses plans tarabiscotés, balancée dès le début, histoire de souffler d'entrée le spectateur ; et l'enrichissement progressif de cette même scène tout du long, le film reste un régal.
A l'image de son étrange affiche, où trônent une pendue en talons aiguille au beau milieu d'une brosse à dents et de papier toilette, c'est aussi un film sur l'échec parsemé de losers, tous pris dans un engrenage trop grand pour eux. C'est également le premier film à avoir donné un rôle costaud à John Travolta, bien avant Pulp fiction... Blow out est d'ailleurs le seul dans lequel il ne surjoue pas, ni n'incarne un danseur, ni ne joue sur le fait que précédemment il en ait incarné. Dans Blow out, il est simplement très bon.
C'est enfin un film important dans la filmo de DePalma, qui reproduira le même dispositif dans Snake Eyes avec la technologie offerte 17 ans plus tard. Voir les deux à la suite n'est d'ailleurs pas une mauvaise idée... Autant de raisons donc de voir et revoir Blow out.