Avec un Lumix j't'en fais un court-métrage
Il n'est pas rare de voir un film, de l'apprécier énormément, puis de le revoir quelques années plus tard et d'en être déçu. Cela arrive régulièrement pour les films de notre Enfance ou adolescence, que l'on regardait en boucle les dimanches après-midi.
Mais il est tout de même plus étonnant d'adorer un film puis de le revoir quelques mois plus tard, sur grand écran en plus, et de ne pas reconnaître l'œuvre tant appréciée. Pour moi, c'est le cas de Blow Up. Je nage presque dans le doute d'avoir vu le même film. Où sont passés les plans incroyables qui m'avaient laissée les yeux ronds comme des soucoupes ? Pourquoi cette belle lenteur s'est-elle transformée en attente insatisfaite ?
J'ai trouvé Blow Up chiant alors qu'il m'avait grisée la première fois, baignée de l'impression de voir un chef d'œuvre unique. Hier, je n'ai vu qu'un film mal rythmé, à l'idée fort intéressante mais mal exploitée.
Bien sûr, il reste de très bons moments (entre quelques scènes inutiles : Jane Birkin, really ?) et un fond très intéressant sur la perception du monde, par le prisme de la photographie. Ce que nous voyons, ce que nous croyons voir, ce que nous voulons voir etc. Avec une fin excellente, seul moment du film dont j'avais gardé un souvenir intact. Certains dirons que le héros est exécrable, insupportable, personnellement je n'y ai guère fait attention, même s'il est présent sur tous les plans du films. Il n'est qu'un outil, la personnification de l'énergie créatrice toujours en mouvement.
J'admets que Blow Up reste tout de même un bon film, mais ses défauts m'ont pris à la gorge lors de mon second visionnage. Parfois, il vaut mieux donc s'en tenir à une fois pour garder précieux le souvenir d'un chef d'œuvre. Je crois qu'il n'y a rien de pire pour un cinéphile que de perdre un peu de respect pour un film.