Décidemment, plus l'on approche de la conclusion précipitée du DCEU, plus l'on sent que l'investissement n'y est plus du tout, chez les pontes d'Hollywood. Il y avait bien eu quelques maigres espoirs concernant Black Adam et sa tête d'affiche, The Rock, mais face à son box office lamentable, dans lequel s'est misérablement englué Shazam 2 dans la foulée, force est de reconnaître que même le public n'en a plus grand chose à foutre. Et quand on voit ce qu'a donné l'enfant terrible The Flash, on se dit qu'il faudra au moins un reboot complet de l'univers pour espérer sauver les meubles et, telles des autruches facétieuse, faire comme si ces dix dernières années étaient enfouies sous le sable de l'oubli.
Alors qu'Aquaman 2 viendra clôturer le bal sanglant, il restait cependant avant dernier soubresaut au monstre de Frankenstein, en la personne d'un étrange scarabée bleu, dont la promotion marketing a été proche du néant. En effet, si l'on ajoute à cela que le super-héros choisi fait partie des B-tier et que le public néophyte a déjà à peine ou côtoyer les membres principaux de la Justice League, l'intérêt pour ce petit nouveau est tellement ridicule qu'il n'est pas étonnant de le voir se ramasser en beauté à l'heure où j'écris ces lignes.
Mais passé les pronostics chiffres et contexte de création, que vaut donc Blue Beetle ? Pas grand chose, comme les bandes annonces le laissaient présager. Une sorte de teenage movie qui tente de faire de l'humour un poil décalé sans trop y parvenir, entrecoupé de séquences de combat indigestes et de scènes en VFX laides. D'un classicisme confondant dans sa trame, Blue Beetle enchaîne péniblement les séquences tout en s'affublant d'un antagoniste médiocre et d'une volonté de s'adresser à un jeune public, tuant dans l'œuf toute possibilité de proposer un récit un tant soit peu mâture et réfléchi sur la condition d'un jeune super héros mexicain d'origine modeste.
Encore une fois, DC enchaîne avec un métrage quelconque, dont l'oubli semble être la seule porte de sortie. Souhaitons lui un bon exil, et espérons le revoir en meilleur forme dans la prochaine mouture de l'univers concocté par James Gunn...