Un vagabond, barbu et à la mine maussade, usé par le temps, déambule entre la plage et sa vieille voiture autrefois d'un bleu profond ; lorsqu'il apprend que l'homme qui a tué ses parents vient d'être libéré.
Le film pourrait se contenter de nous montrer un plan de vengeance élaboré et efficace, mais c'est bien évidemment loin des clichés habituels que Jeremy Saulnier pose sa caméra. Et c'est alors que nous suivons les péripéties de cet anti-héros, faible, commun et antipathique, silencieux et morose qui ne tombe jamais du côté du personnage principal vengeur et sans pitié. Ici, Dwight est comme vous et moi, avec ses propres qualités et ses défauts, il hésite et avance, espère et fait des erreurs. Il reste humain.
Les dialogues se font rares, mais le film n'en a pas besoin ; il bénéficie de ces plans magnifiques et précis, de la musique parfois oppressante, et de l'interprétation tout en justesse de Macon Blair, qui nous ont comprendre quels sont les enjeux de l'histoire. L'intrigue oscille avec virtuosité entre moments de tension, dans l'obscurité de ce bleu tamisé ou accompagnés de cette violence soudaine, et les touches humoristiques assez crues, qui viennent alimenter la vie sans espoir de ce personnage.
Un film réussit en somme, qui ne bénéficie malheureusement pas d'une distribution assez large.. Je le recommande fortement.