Les films de gangs montrant une jeunesse désespérée qui sombre dans la violence ont eu leurs films références dans les années 90, début 2000. Menace II Society, Boyz'n the Hood, Paid in Full, pour ne citer qu'eux. La nouvelle génération avait à son tour besoin d'un film culte sur le sujet. Et c'est totalement le cas ici.
Exit les États-Unis, direction l'Angleterre avec le rappeur britannique Rapman, à la fois scénariste, réalisateur et narrateur de cette Blue Story. Et qui de mieux pour raconter cette guerre de quartiers du sud de Londres entre Deptford et Peckham. Andrew Onwubolu de son vrai nom est justement originaire de Deptford et le film est tiré d'histoires qu'il a entendu de ses propres oreilles.
Pas étonnant alors que Blue Story soit une réussite sur tous les plans. Rare sont les films ayant décrit avec autant de justesse et force cette jeunesse grandissant dans un univers désenchanté où la violence appelle la violence. Des jeunes à la fois responsables de leurs actes, mais aussi victimes d'une société qui ne se soucie pas d'eux. D'ailleurs, au fond, eux-mêmes ne savent pas pourquoi ils se battent. Un univers qui peut amener les deux meilleurs amis du monde à devenir les pires ennemis. C'est ça Blue Story.
Il faut aussi citer la troupe d'acteurs (tous inconnus pour ma part avant le visionnage). Aucune fausse note dans le casting, faisant preuve d'un sens du réalisme inné. Dédicace spéciale à Stephen Odubola alias "Timmy" auteur d'une prestation remarquable. Et je finirais par saluer l'homme à la base de tout ça, Rapman, qui livre une narration en rap tout simplement fantastique et qui va résonner dans les têtes pendant très longtemps.