She wore blue velvet, but in my heart there'll always be...

La première fois que je l'ai vu, j'étais déçue. Je n'avais pas tout de suite saisi que ce film et son ambiance angoissante s'étaient introduits au plus profond de mon inconscient.


L'envoûtante Dorothy Vallens (Isabella Rossellini) continue toujours de me hanter, parce qu'il faut l'avouer, son jeu est impressionnant. Partagée entre terreur et consentement, elle doit se livrer à un rituel sadomasochiste avec le surréel et horrible Franck, pour espérer sauver encore un peu son mari et son fils. (Petite anecdote : son rôle a tellement perturbé, que son agent l'a méchamment lâchée après la sortie du film...)
Mais le personnage principal est Jeffrey Beaumont (Kyle MacLachlan). Il est arraché à son innocente adolescence lorsqu'il découvre une oreille dans un champ. C’est de là que la douce niaiserie servie par Lynch s’écroule et que l’on découvre l’envers du décor de Lumberton. Sans aucune longueur, l’intrigue est amenée intelligemment dès les premiers plans du film.


Qui d’autre que Lynch pour pondre une œuvre pareille ? On y retrouve tout son univers : une petite ville à l'allure paisible, des rideaux de velours et autres objets ondulant sur la musique inquiétante de Badalamenti, des personnages excentriques aux mimiques extraordinaires (Franck et sa drogue en aérosol, Ben au jeu délicieusement horrible…), des situations surréalistes. A retenir surtout, cette scène jubilatoire chez Ben, parfaite en tout point, mythique et inoubliable.


Bref, vous l'avez compris, je suis tombée amoureuse de Blue Velvet. Pour le paradoxe entre deux univers qui se côtoient, se heurtent et s’empoisonnent, pour Isabella Rossellini, pour la musique angoissante qui sert à merveille l’ambiance fébrile de la nuit et du mal qui submerge petit à petit les esprits chastes.


Merci Lynch, pour cette oeuvre qui reste engluée dans chaque petit recoin de mon cerveau et de mon inconscient !

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le 29 mars 2017

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Lulisheva

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